Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/368

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reconnaissais que j’étais couché sur le côté gauche d’une ma-nière pénible.
Quelle que soit la liaison que l’on imagine entre le malaise que je ressentais, et l’idée de cette bougie incombustible, il faudra toujours admirer la sagesse de la nature qui nous avertit par un songe de la position mauvaise dans laquelle nous sommes, de telle sorte qu’amenés à chasser un rêve qui nous tourmente, nous changeons en même temps de position.
Pendant la période de guérison et de cicatrisation d’une blessure qui me causait des démangeaisons extrêmement vives, je compte six rêves dans lesquels je m’imagine : 1° m’efforcer péniblement de faire un compte de menues monnaies sans pouvoir y parvenir. 2° Écrire une lettre pres-sée avec une plume qui ne marquait pas, ou dont le bec se tordait. 3° Chercher, sans y voir clair, parmi des brous-sailles épaisses, un petit objet perdu auquel j’attachais un grand prix.</ref>.

Remarquons bien, du reste, qu’un rêve peut être révélateur d’un état pathologique, non pas uniquement par la nature même des images qu’il évoque, mais aussi, et souvent, par la façon dont les événements s’y nouent et s’y déroulent, ou par des associations d’idées particulières qui n’auraient point la même signification chez chacun de nous.

Dans un voyage entrepris pour remonter le Nil, un ardent explorateur de ma connaissance, dont le témoignage ne saurait être mis en doute, avait beaucoup souffert d’une ophtalmie qui n’avait cédé qu’au rapatriement, mais qui, d’ailleurs, n’avait