Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/384

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etc., j’avais fait souvent la réflexion que ce phénomène si constant et si simple reposait uniquement sur le principe d’association qui s’établit entre des idées simultanément acquises. Le chien qui crie et le cheval qui prend le galop au seul bruit du fouet n’agissent pas en vertu d’un autre principe. Ces réflexions m’amenèrent à penser :

1° Que si l’on parvenait à établir artificiellement une corrélation non moins immédiate et non moins constante entre quelques sensations particulières et quelques idées (même d’un ordre tout moral), chaque fois que l’une de ces sensations serait ensuite provoquée, le même phénomène devrait se reproduire, à savoir le rappel immédiat de l’idée devenue solidaire de cette sensation.

2° Que les sujets auxquels nous pensons, en rêve, devenant par cela même les sujets de nos rêves, le fait de pouvoir rappeler certaines sensations, chez un homme endormi, en agissant sur ses organes, devrait avoir pour conséquence la possibilité de faire rêver ce dormeur aux sujets dont la notion serait devenue chez lui solidaire des sensations ainsi provoquées.

Partant donc de cette hypothèse, voici la première expérience que je tentai : j’étais à la veille de me rendre en Vivarais pour y passer une quinzaine de jours à la campagne, dans la famille d’un de mes amis. J’achetai, avant de partir, chez