Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/387

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le désir d’aller plus loin dans la même route. J’emploie d’abord divers autres parfums qui deviennent à leur tour, pour divers ordres d’idées, autant d’instruments de rappel non moins efficaces. Un de mes amis, qui suit de son côté mes expériences, m’accuse les mêmes résultats acquis. À de très rares exceptions près, la réussite est constante. Je m’aperçois seulement que l’impressionnabilité s’émousse par un trop fréquent usage, circonstance qui n’a d’ailleurs ici rien de spécifique. Deux de mes parfums employés, l’un neuf fois, l’autre dix fois dans l’espace de deux mois, ne produisent plus régulièrement l’effet primitif. Je remarque aussi qu’en multipliant le nombre de ces parfums au-delà de sept ou huit, j’amène entre eux une certaine confusion qui se traduit par un fait assez inattendu. Trois de mes agents arrivent en quelque sorte à fusionner leurs fonctions actives, c’est-à-dire qu’à eux trois ils ne réveillent plus que l’un des trois ordres d’idées qu’ils avaient originairement et séparément représentés. Est-ce la faute de la mémoire ou bien celle des parfums eux-mêmes, dans la composition desquels il entrerait un principe commun dont l’action dominante finirait par agir seule sur des organes fatigués ? Ceci serait de la pure physiologie, et je pourrais citer à l’appui de cette hypothèse un fait dont l’analogie sera facile à saisir.