Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/403

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même et comprimer à temps le mouvement automatique dont quelque révélation instantanée l’avertit.

Ce qui demeure surprenant, c’est que Moreau (de la Sarthe) et tant d’autres écrivains qui ont signalé l’action directe et immédiate exercée sur nos songes par diverses causes physiques accidentelles, et qui en rapportent de nombreux exemples, n’aient pas même remarqué à quel point les faits cités par eux renversaient de prime abord toutes les lois de la logique, et demandaient à être expliqués.

Je reviens à mes expériences sur quelques moyens d’influencer les rêves. J’ai dit ce que j’avais obtenu à l’aide de plusieurs parfums, en provoquant certaines associations d’idées. L’efficacité de ces parfums, mes premiers agents, ayant paru s’émousser par suite de l’usage réitéré que j’en avais fait, j’imaginai de chercher des points de rappel dans le sens de l’ouïe, comme j’en avais trouvé déjà dans le sens de l’odorat.

J’allais beaucoup dans le monde, à cette époque. On était à la saison des bals, et ils ne manquaient point. La société que je voyais était assez homogène ; elle renfermait quelques jeunes femmes avec lesquelles je dansais surtout presque tous les soirs. J’étais en très bons termes, d’un autre côté, avec un chef d’orchestre très à la mode, dont il semblait