Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/404

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qu’aucune maîtresse de maison ne pût se passer. Je résolus de profiter de ces diverses circonstances, et voici la nouvelle expérience que je combinai. Choisissant d’abord, dans ma pensée, deux dames auxquelles il pouvait m’être particulièrement agréable de songer, et deux valses dont la musique offrait un caractère d’originalité des plus marqués, je pris soin de m’entendre avec le chef d’orchestre (qui, d’ailleurs, ignorait tout à fait mes intentions), pour qu’on jouât invariablement l’une ou l’autre de ces deux valses, chaque fois que je devrais valser avec l’une ou l’autre des deux dames, à chacune desquelles j’avais dès lors spécialement attribué l’une de ces deux compositions musicales. Ensuite, je me rendis au passage Colbert, où je savais qu’il existait un magasin de boîtes à musique, et j’en commandai une qui fît entendre les deux valses en question. Tandis qu’on travaillait à ma commande, ma mémoire recevait les impressions que je lui avais préparées. Les valses d’une danseuse recherchée se promettant un peu à l’avance, j’étais toujours en mesure de donner mes instructions à l’orchestre en temps utile, et j’arrivais à ce double résultat de valser constamment la même valse avec la même dame, et de ne jamais valser cette même valse avec une autre personne. J’insiste sur ces particularités parce qu’elles étaient indispensables au succès de