Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/448

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blancs s’occupaient à griller, non du café sur des charbons, mais des charbons sur du café embrasé. Je me sentais très fatigué. Mon lit était là, je ne sais comment. Je voulus me coucher, et l’un des cuisiniers bassina mon lit avec sa machine à torréfier, non du café, mais du charbon. Je trouvai cela très naturel, et je ne m’étonnai pas davantage de lui voir ouvrir ensuite sa machine, en jeter le contenu par terre et ramasser un des morceaux de charbon qui se brisaient en tombant pour savoir quelle heure il était. Chaque cassure ronde de ces morceaux de charbon offrait l’aspect d’un cadran de montre, tout noir il est vrai, mais très bien dessiné et marquant très bien l’heure. Je vis ainsi qu’il était minuit juste. Au même instant, les murs du souterrain s’entrouvrirent et j’aperçus une grande place déserte, avec une cathédrale sombre en perspective, se détachant sur un ciel blafard. J’eus alors comme le sentiment qu’il allait se passer quelque chose d’horrible, et l’émotion que j’en éprouvai me réveilla. »

Le point de départ fut, je crois, une cause pathologique. J’étais sous l’influence d’une oppression réelle qui me rappela tout d’abord, par analogie de sensation, ce que j’avais éprouvé quelques mois auparavant en visitant des mines, où l’on descendait d’une manière aussi rapide que peu rassurante. Deux choses m’avaient particulièrement