Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/455

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N’est-ce pas à cette logique instinctive que je dois attribuer un brusque changement qui s’est opéré dès lors dans mon rêve ? Ce n’est déjà plus à côté de moi que le régiment défile, c’est sur l’autre rive du fleuve que je me figure le suivre des yeux. »

« Je rêve que j’arrange mes cheveux devant une glace, au moment de sortir pour me rendre à une invitation de bal. (La scène se passe dans mon domicile actuel, où je suis installé depuis six ans.) Le désordre de ma chevelure est tel que je juge indispensable de faire appeler un coiffeur, mon voisin. En l’attendant, ne sachant pas au juste s’il pourra venir, j’essaye toujours de faire manœuvrer moi-même le peigne et la brosse ; et je parviens notamment à pratiquer, sur un côté de ma tête, une raie très nettement tracée. Mais il y a près de dix ans que j’ai abandonné ce genre de coiffure. Son aspect me reporte au temps où j’habitais une autre maison ; le tableau change donc avec le mouvement de ma pensée. C’est maintenant dans mon ancien logement que se poursuit mon rêve, et quand le coiffeur que j’avais fait demander arrive, ce n’est plus ce voisin auquel j’avais songé d’abord, c’est un autre coiffeur qui venait chez moi jadis et qui est mort depuis déjà longtemps. Ces modifications, d’ailleurs, ne m’ont point empêché de poursuivre l’idée principale, celle du bal où je dois aller. »