Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/457

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enclos de murs et de haies, avec de petites rues en escalier pour y arriver. Je remarque une de ces maisons qui renfermait un pensionnat de jeunes filles, toutes gracieuses, toutes vêtues uniformément ; elles se promenaient dans leur jardin dont la porte restait ouverte. Après les avoir regardées un moment, je reviens sur mes pas par la même route ; je traverse de nouveau le bal champêtre et la vieille église, et je me retrouve au bas de l’escalier souterrain par lequel j’étais descendu. J’ai de la peine, toutefois, à distinguer les premières marches, et je m’aperçois bien que je suis sur le point de me réveiller, les objets cessant d’être très nets et un certain sentiment des sensations réelles extérieures (lequel sentiment m’avait averti que je rêvais) augmentant peu à peu d’intensité. L’idée me vient d’essayer de retenir le sommeil par la fixité du regard et par une immobilité imaginaire, ainsi que maintes fois je l’avais déjà pratiqué. Je m’assieds donc au bas de l’escalier, je m’efforce de demeurer bien immobile, je fixe les yeux sur ma main droite, et j’attends pour savoir qui l’emportera du sommeil ou du réveil. Je sens alors passer en moi (et surtout le long de la colonne vertébrale) comme une ondulation magnétique, comme une sorte de frisson courant de haut en bas, qui m’engourdit progressivement et qui paraît m’alourdir la tête ;