Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/458

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quelque chose d’analogue à ce que produit un commencement d’ivresse. Bientôt, ma main sur laquelle j’avais fixé mes regards sans en distinguer d’abord parfaitement la couleur et la forme, m’apparaît, au contraire, de plus en plus vivement et nettement éclairée. Il semble que le soleil l’éclairé, illuminant aussi devant moi quelques pierres de la muraille dont les moindres détails redevenaient apparents. Je me hasarde à tourner la tête. Le corridor souterrain n’est pas moins bien éclairé. Je me lève, je veux essayer de recommencer la même promenade par le même chemin, pour vérifier jusqu’à quel point je pourrais revoir mentalement les mêmes choses, et les rêver par conséquent une seconde fois. Je traverse l’église comme précédemment, puis le même bal où je retrouve les mêmes paysans bretons et je m’engage dans la même allée d’arbres touffus. Chemin faisant, sachant parfaitement que je rêve, je pense aux idées de M. Maury ; je me demande quel serait à son avis la portion de mon encéphale qui se maintient ainsi éveillée. Il faudrait bien, me disais-je, qu’il trouvât mon cerveau éveillé tout entier, car je me crois sincèrement en ce moment la plénitude de mes facultés intellectuelles, je sens que je puis raisonner et me souvenir. Ce que j’ai lu sur les théories matérialistes, et ce que je me propose de noter au sujet de ce