Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/461

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« Je me crois à la campagne. Je reviens d’une promenade à cheval. J’arrive devant la grille de notre habitation, et je vois des ouvriers occupés à déraciner les vieux tilleuls qui en font l’ornement. Ma surprise et mon irritation sont extrêmes. Je veux descendre de cheval pour aller leur parler de plus près ; mais en voulant faire le mouvement de passer la jambe par-dessus la selle, je fais un effort de muscles réel, lequel a pour résultat d’altérer la profondeur de mon sommeil et de me faire sentir, un moment, que je suis dans mon lit et non ailleurs. Je dors toujours cependant. Je veux marcher vers les ouvriers ; mais les images du songe ne sont plus si précises. Ayant conscience de mon état et jugeant l’occasion favorable à la poursuite de mes expériences, j’attache fixement mon regard sur le sol ; je concentre toute mon attention sur quelques brins de gazon, dont la vision redevient un instant très nette. Toutefois, l’idée que je suis vraiment dans ma chambre et dans mon lit ne peut plus être écartée. Je pense qu’au lieu de gazon, c’est un tapis que je devrais