Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/59

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se rendit pour sa santé à Épidaure, où il eut un songe suivant son désir [1].

Galien n’a pas craint d’attribuer la guérison d’une maladie qu’il avait eue dans sa jeunesse à une saignée pratiquée selon le mode dont il avait reçu l’indication en rêvant [2].

Plutarque, parlant du temple de Mopsus, en Cilicie, dit expressément que les malades allaient y dormir selon la coutume, et que la divinité interprétait par la bouche de son oracle les songes qu’elle avait envoyés durant leur sommeil à ceux qui étaient venus la consulter.

Pausanias, dans ses Attiques, explique que les malades qui avaient recours à l’oracle d’Amphiaraüs immolaient un bélier et s’endormaient sur sa peau, pour attendre des songes significatifs. Des faits analogues sont mentionnés par Strabon, à propos du temple de Sérapis, à Canope, et de deux heroous, monuments historiques dédiés le premier à Caloas, le second à Podalire, lesquels étaient situés l’un au sommet, l’autre au bas d’une colline de la Daunie. Du temps même de cet écrivain, on parlait des guérisons miraculeuses obtenues dans ces lieux célèbres. Le bélier sacrifié devait être noir. Sa peau servait aussi de couche aux dormeurs [3].

  1. Hérodien, liv. IV.
  2. Galien, ch. III, de curatione.
  3. Vossius, docteur allemand du dix-huitième siècle qui a laissé divers écrits sur les songes, donne, à cette occasion, une étymologie du mot dormir assez curieuse à signaler : « parce qu'on avait coutume, dit-il, d'étendre la peau, δέϱμα, pour y dormir, de δέϱμα on a d'abord dit dermire, puis on a changé l’e en o, comme dans bonus, de benus, homo de hemo, toga de tego, Corcyra de κερκὔϱα, et 300 autres.