Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/71

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rarement alors [1], j’aperçois pour la première fois un retour au véritable esprit de recherches, une tendance à sortir des voies du mysticisme et des ornières de l’antiquité. J’y remarque aussi, clairement émise, cette opinion qu’il n’est point de sommeil sans rêve, l’une des plus importantes et des plus débattues que nous ayons à examiner.

« Quand la digestion des viandes est faite, que les fumées qui montaient au cerveau sont abattues, que le corps soit intérieurement, soit extérieurement, est en bon repos et bien disposé, que les parties pectorales, desquelles la vie est entretenue, font bien leur office, le poulmon respire bien, le cœur rafraiscy palpite, le foye convertit le suc des viandes en sang et le départ aux veines et aux artères. En ces occupations du corps assommeillé qu’ont ses plus nobles parties, penserait-on que l’âme qui veille perpétuellement demeurast oisive ? Elle fait bien autre chose que le foye, le cœur et le poulmon. Certainement c’est lors qu’elle peut plus librement ratiociner à son aise, quand le corps, qui est sa prison, ne la retient trop resserrée des soins et affaires journalières. »

  1. Discours des spectres, visions, apparitions d’esprit, etc. ; par Pierre Le Loyer, conseiller du Roy au siège présidial d’Angers.