Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/75

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un seul grain de vérité. La recette suivante fera juger de toutes les autres ; elle doit procurer l’un des songes voluptueux dont il a été ci-dessus parlé : « Prenez deux drachmes de térébenthine dissoute dans un jaune d’ceuf de canard sauvage, une drachme et demie de diascordium de fracarbor, un scrupule de roses rouges pulvérisées, huit onces de lait de chèvre ou de jument, une poignée de lierre terrestre, de l’alchimilla ou pied de lion, du plantain ou de la camomille romaine, une demi-poignée de chaque, quatre pincées de sommités d’hypericum d’Amérique ; deux scrupules de raclure de corne de cerf, trois drachmes de priape de loup et six de nature de la baleine. Faites cuire le tout dans une quantité suffisante d’eau-de-vie camphrée. Ajoutez à sept onces de la colature de sirop de corail et de grande consoude, une once de chacun, et six drachmes de beaume et d’esprit de sel d’ammoniac. Laissez cette décoction dans un vase de grès en lieu frais pendant trois mois, au bout duquel temps vous la jetterez dans trois pintes de vin de malvoisie, que vous ferez distiller jusqu’à ce que vous n’ayez plus en tout qu’une pinte de liqueur. Vous enfermerez cette liqueur dans une bouteille scellée hermétiquement, et vous la suspendrez à l’air pendant tout l’été, trois heures devant et trois heures après midi, quand il fera beau, afin qu’elle puisse s’imprégner