Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/81

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instinctifs basés sur des prémisses justes, à découvrir nettement une conséquence vraie, et cela avec plus de perspicacité que dans l’état de veille, en raison même de cette plus grande finesse de sensations et de déductions, je trouverai toujours là un fait très remarquable. Peut-être serait-ce même l’occasion de réfléchir à l’opinion du fameux Pierre Bayle, estimant que « les songes contiennent infiniment moins de mystère que le vulgaire ne l’imagine, mais un peu plus aussi que ne le croient les esprits forts ».

Savons-nous bien en effet jusqu’où cette puissance de regarder en nous-mêmes saurait s’étendre si la lumière qui éclaire notre entendement pouvait augmenter d’intensité ? Connaissons-nous bien toutes les secrètes communications qui peuvent exister dans le monde qui nous entoure, entre nous-mêmes des uns aux autres, comme entre nous et tout ce que nous voyons ou ne voyons pas ?

Les exemples abondent chez les écrivains anciens et modernes, psychologues, médecins, historiens même, pour attester des faits, en apparence surnaturels, d’avertissements ou de soudains pressentiments reçus en songe et que viennent justifier les événements. Les énumérer simplement ne serait qu’une œuvre aride. Les nier parce qu’on ne saurait encore les expliquer, me paraît plus orgueilleux