Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/82

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que raisonnable. Je n’estime point, pour mon compte, que tant de témoignages aient pu s’accumuler sans qu’il y ait à faire une part de vérité dans ces attestations si nombreuses, et sans croire qu’il soit nécessaire, pour y ajouter foi, de rien admettre de contraire aux grandes lois de la nature ; j’imagine qu’un jour viendra peut-être où l’on ne s’en émerveillera guère plus que l’on ne s’émerveille aujourd’hui de cette étincelle électrique lancée d’un hémisphère à l’autre, avec la rapidité de la pensée qu’elle est chargée de porter.

Si l’on veut maintenant de curieux exemples des non-sens que peut enfanter la manie, si commune parmi les modernes, de vouloir tout expliquer au moyen de certaines théories matérialistes, qu’on lise Boerhaave. Voici ce qu’il écrit à propos du sommeil :

« Le sommeil consiste dans cet état de la moelle du cerveau, durant lequel les esprits n’influent point sur les nerfs du cerveau en aussi grande quantité ni avec autant de force qu’il en est besoin pour que les organes des sens et des mouvements volontaires puissent faire leurs fonctions librement et avec aisance.

« L’histoire des rêves est encore assez peu connue ; elle est cependant importante, non seulement en physique, mais en métaphysique à cause des objections des idéalistes...............