Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/83

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« Lorsqu’on commence à s’assoupir, on sent que les idées commencent à s’embrouiller et à rompre la chaîne. C’est comme un vrai délire. Quand cette chaîne, tout à fait brisée, ne laisse plus que des idées sans ordre et sans suite, on dort ; on n’existe plus que machinalement ; il ne reste pas même le sentiment intérieur de son être ni de son sommeil ; ce qui prouve que cette conscience dépend de la mémoire qui est abolie. »

Ainsi :

De ce que nos idées n’ont plus d’ordre, il résulte que nous n’existons plus que machinalement ;

De ce que nos rêves sont sans suite, il résulte que nous n’avons plus même le sentiment intérieur de notre être ;

Et tout cela prouve enfin que la conscience du moi dépend uniquement de la mémoire ! !

En vérité, les idéalistes seront bien entêtés, si cette explication, fournie par la moelle du cerveau, ne leur paraît pas concluante, et si de tels raisonnements ne les confondent point.

Darwin et Formey ne veulent pas que la volition, en d’autres termes l’action de la volonté, continue de s’exercer pendant le sommeil, au milieu des songes qui l’accompagnent.

Darwin ne craint pas d’être tout à fait affirmatif à cet égard. La puissance de la volition, dit-il, est totalement suspendue.