Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/91

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capitale entre la suspension de la faculté même de vouloir et la suspension de la puissance active de cette faculté sur les muscles du corps humain, j’en reconnais la justesse comme l’importance, et je dis très volontiers avec le professeur d’Édimbourg : Oui, l’un des principaux caractères du sommeil régulier, naturel, c’est que la faculté de vouloir, qui subsiste mentalement, a néanmoins perdu son autorité sur les organes du corps. J’ajouterai même, par parenthèse, que la persistance de cette action de la volonté sur les organes du corps est, à mes yeux, le caractère le plus sérieux qui différencie du sommeil régulier, naturel, les sommeils plus ou moins morbides du somnambulisme et du magnétisme ; mais de ce que j’admettrai ce premier fait, il n’en résultera point que je doive accepter la seconde partie de cette double proposition, où il est déclaré : que l’effet du sommeil sur les opérations mentales a la plus parfaite ressemblance avec celui qu’il a sur le corps.

« La faculté de vouloir subsiste, nous dit Dugald-Stewart, mais elle n’a aucun empire sur les facultés de l’esprit. » Il est clair que si l’on admet ce point de départ on arrivera logiquement à reconnaître qu’il doit nous être impossible, durant le sommeil, d’exercer aucun empire sur l’association de nos idées, non plus que sur la succession des tableaux, qui se dérouleront d’eux-