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Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 3 - 1769-1772 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/179

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Mai 1770.

par son intrigue romanesque, que par son harmonie décousue et sans ensemble.

— Un de ces persifleurs dont la cour abonde, et qui tournent tout en ridicule, a parodié ainsi le Mémoire des ducs et de la noblesse dont on a parlé[1].


Sire, les grands de vos États
Verront avec beaucoup de peine
Qu’une princesse de Lorraine
Sur eux au bal prenne le pas.

Si Votre Majesté projette
De les flétrir d’un tel affront,
Ils quitteront la cadenette
Et de la cour s’exileront.

Avisez-y, la ligue est faite.
Signé : l’évêque de Noyon,
La Vaupalière, Beaufremont,
Clermont, Laval et de Villette.


L’épigramme de cette fin consiste surtout dans le mélange des noms les plus nouveaux avec ceux des plus anciens de la noblesse, et le marquis de Villette termine cette liste de la manière la plus sanglante[2].

13. — Mademoiselle Clairon, dans l’espoir de se relever de l’espèce de chute qu’elle a éprouvée à la cour, lors de la représentation d’Athalie, répète actuellement le rôle d’Aménaïde dans Tancrède, qui a toujours été son triomphe. Pour dédommager aussi mademoiselle Dumesnil de l’humiliation qu’elle aurait reçue de ne point paraître dans une occasion aussi importante, il est question de jouer Sémiramis, une des pièces où cette actrice

  1. V. 22 mai 1770. — R.
  2. V. 21 août 1766. — R.