Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/153

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Pour attendre, et je souspire
Quant l’en me dit que j’enquiere
De vous, combien qu’il n’affiere.
Mais pour ce que oy tant mesdire,
Amis, je ne sçay que dire.


III


Pour le grant bien qui en vous maint,
Bel et bon, ou mon cuer remaint,
Je vueil vivre joyeusement,
Car vous me donnez sentement
De très grans plaisirs avoir maint.

Car quant j’oy dire que l’en tient[1]
Que vostre gent corps se contient,[2]
Si haultement, en toute honnour,[3]
Que grâce et loz vous apanient
Sur tous autres, bien le retient
Mon cuer qui ne pourroit grigneur[4]

Joye avoir, et quant il attaint
A vostre amour qui l’a attaint.
C’est moult grant resjouïssement
Et pour ce vit très liement
Mon cuer qui d’amer ne se faint
Pour le grant bien qui en vous maint.

Et quant je pense et me souvient
Du très grant plaisir qui me vient
De vous, amis, de tous la flour,

  1. III. — 6 A1 j’oz
  2. 7 B se maintient
  3. 8 A1 en tout h
  4. 11 B pouoit g.