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italien ayant fabriqué à Rennes au cours des xvie et xviie siècles. Mais s’ensuit-il qu’il n’y en ait pas eu dans la capitale de la Bretagne, alors que dans la province on en trouve dix au pays nantais, et un à Saint-Maugan, presque aux portes de Rennes ?

Le premier manufacturier de faïence dont on constate officiellement la présence à Rennes, en 1748, le florentin Jean Forasassi, dit Barbarino, n’a-t-il pas eu chez nous des précurseurs, italiens comme lui, auxquels nous devons quelques-unes de ces belles pièces conservées au Musée archéologique de Rennes et dans lesquelles s’accusent nettement, sinon l’ensemble artistique, mais tout au moins le genre de décoration et l’emploi des couleurs qui étaient familiers aux céramistes de Bologne ou de Florence ?

Et si ces pièces auxquelles nous faisons allusion n’ont pas été décorées par des céramistes italiens d’origine, ne peut-on pas les attribuer à leurs élèves quand on sait qu’une ordonnance du roi Louis XIII, de 1629, prescrit « aux étrangers admis à faire verres, poteries et fayances, de prendre et tenir pour apprentifs les originaires français qui voudront apprendre à travailler, à peine d’être mis hors du royaume ? »

N’est-ce pas à des Italiens dont le nom nous est inconnu, ou à leurs élèves, que nous devons ces carreaux funéraires avec des larmes bleues et des inscriptions en violet ou en noir de manganèse, recueillis aux environs de Rennes et portant les dates de 1653, 1679, 1681, bien antérieures, on le voit, à la venue à Rennes de Barbarino ?

N’a-t-il pas raison le céramographe qui attribue au xviie siècle les vases de pharmacie en faïence