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très blanche, ornés de grosses fleurs en beau bleu ou en bleu et jaune citrin qui figurent au Musée de Rennes ?[1]

Ne sont-ce pas encore des produits antérieurs à la fabrique de Barbainno, ces diverses pièces du même Musée : carreaux de pavage si élégamment décorés de rinceaux, de fleurs, d’oiseaux et de figures allégoriques ? Et ces statuettes de la Sainte-Vierge, de saint Joseph, de saint René, de saint Jean, de saint Laurent ? Et ce joli groupe de sainte Anne instruisant la Vierge ? Et cette magnifique statuette de Notre-Dame de Grâce ? Et ce splendide bénitier d’applique si richement ornementé ? Et ces pièces au bel émail laiteux, au décor polychrome où se marient si bien le violet de manganèse, le bleu de cobalt et le jaune d’urane rehaussé de bol d’Arménie ? — La réponse n’est pas douteuse, car une de ces statuettes, « N.-D. des Agonizans, » porte la date de 1659[2].

De tout ceci, il résulte pour nous qu’il a existé des faïenceries à Rennes près d’un siècle avant celle qui a été jusqu’à présent considérée comme la première en date. Quand et par qui furent-elles fondées ? Quand cessa leur exploitation ? Nous l’ignorons. Toujours est-il que cette interruption de la fabrication locale parait avoir été d’assez longue durée.

En 1739, un sieur Jean-Louis Campion, dont nous

  1. A. Jacquemart. Les Merveilles de la Céramique, t. m, p. 132.
  2. Consulter A. André, Catalogue raisonné du Musée archéologique de Rennes, 2e édition, pp. 351 et suiv. ; ou mieux, visiter dans les vitrines du Musée les nombreuses pièces qui ne figurent pas dans l’ouvrage précité d’A. André, étant entrées dans les collections depuis 1876, date de l’impression de la 2e édition du Catalogue.