Page:Decombe - Les anciennes faïenceries rennaises.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 12 —

Au mois de septembre le four n’était pas encore sorti de terre ; aussi Campion se désespérait. On lui demandait 300 livres pour la construction qu’il projetait. Il trouvait cette évaluation exagérée, et il était résolu à se charger lui-même d’édifier le four si la ville voulait bien lui donner seulement 170 liv. C’est ce qui résulte du procès-verbal de l’Assemblée municipale du 29 septembre 1740 :

Sur la requeste du nommé Campion, fayancier, par laquelle il expose qu’ayant plu à la Commonauté qu’il travaillât à la construction d’une manufacture de fayance en cette ville, il s’est mis en état de parfaire son entreprise, et que, sans la difficulté qu’il a de construire un four pour la cuisson de ses matières, il auroit eu l’honneur de lui faire connoître, et au publicq, l’avantage qu’on en doit espérer ; que pour la construction dudit four il s’est adressé à plusieurs maçons, mais que tous lui demandent une somme de 300 livres pour cette opération, et que, comme il n’est point en état de fournir à cette dépense qui est excessive suivant les connoissances qu’il possède de l’ouvrage, il espère que si la Communauté vouloit lui accorder la somme de 170 livres il viendroit à bout de son projet ; qu’il est vray qu’il seroit obligé d'y travailler personnellement, mais que la Communauté n’auroit pas lieu dans la suite de se repentir de cette avance, veu le bien et l’utilité que produiroit son ouvrage au publicq ; sur quoi délibéré,

La Communauté a décerné acte de la lecture de ladite requête, et, avant faire droit sur icelle, a arrêté qu’elle sera communiquée au Sr Forestier, architecte, pour sur sa réponse être ordonné ce qu’il sera vu appartenir[1].

Enfin, le 13 octobre, le Corps municipal se décide à en finir, et, sur le vu des plans et devis établis

  1. Archives municipales. Registre des Délibérations de la Communauté. Séance du 29 septembre 1740.