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Je saute à bas de la voiture, j’entre dans la porte cochère où j’entends une voix connue qui m’appelle par mon nom.

La première personne que je rencontre au Caire est une personne de connaissance, et précisément Mariette. C’est de bon augure pour un voyage en Égypte.

Il allait partir le soir même pour Abydos, où le pacha lui avait fait entreprendre des fouilles en l’honneur du prince Napoléon.

À peine nous sommes-nous dit bonjour qu’il faut nous dire adieu.

Je souhaite au courageux investigateur une chance égale à celle qui lui a fait retrouver un des temples de Memphis. Il part avec Brugsch, l’auteur de la Grammaire démotique, et M. Durand de Villemonde, amateur distingué.

Le lendemain matin, je monte sur la terrasse de l’hôtel d’Orient. De là on embrasse tout le Caire et ses environs. À droite la chaîne aride du Mokattam, à gauche Boulak et les plaines du Delta, au milieu les Pyramides ; puis tout autour de moi une forêt de minarets et de tours. À l’extrémité de la ville s’élève sur une hauteur une mosquée plus vaste que toutes les autres ; c’est la mosquée de Méhémet-Aly, bâtie sur le sommet de la colline de la citadelle.

À peine installé dans l’hôtel Coulomb, je m’informe de deux choses essentielles : du nom des étrangers qui doivent passer l’hiver au Caire et de l’adresse de Rifaat-Bey, le directeur des écoles arabes.

Parmi les dames étrangères nouvellement arrivées, une seule jouit d’une grande réputation de beauté. C’est la princesse X…, qui demeure à l’Hôtel des Pyramides. Nous lui envoyons nos cartes et lui proposons de faire avec nous le voyage de Thèbes. Elle répond qu’elle ne compte pas quitter le Caire de cet hiver, par conséquent elle nous remercie de la proposition de voyage, mais elle nous invite à lui rendre visite.

En attendant, je vais voir M. Delaporte, le consul de