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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, X.djvu/614

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6o2 Correspondance.

trouué à rejîablijj'ement de quelques principes de Morale, par la connoijjance de la Phijique, me puijfe Jamais fer- uir : je ne me fens pas ajfe:^ fort pour marcher fur vos pas; mais Je me refïouis, d'vn coflé, en ce que fapprens qu'il neji donc pas impoffihle d'auoir quelque chofe de 5 ferme & certain en cette matière, dont J'ayfouuent douté, n'ayant rien trouué dans les Hures qui me contentafl; & d'autre part, J'ofe quafi efperer que la charité vous per- fuadera quelque Jour d'en donner communication au pu- blic, fans confiderer fi ceux qui font preuenus des opinions lo de l'Efcole ou de Jaloujie, le méritent, mais penfant au bien inefîimable qu'en tireront ceux qui, à l'aduenir, ejlu- dieront à la vraye fageffe. Si Dieu auoit difpofé ma vie en forte que J'en puiffe pajfer vne partie près de vous, J'efpererois que vous ne m'en refuj'erie-^ point quelque i5 chofe, auparauant mefme que le public le receujl ; mais, en l'eftat où. Je fuis, Je ne le demande point, & Je Juge mefme que telles chofes ne s'expliquent pas commodément en parcelles & par lettres. le ne peux vous diffimuler que, de toutes les chofes humaines, Je nejlime rien tant que ces 20 connoiffances , & que, fi Je penfois que la méditation d'vne année entière me pufî donner vn feul fondement bien af- feuré. Je quitterois tout autre employ pour cette acquif- tion : non point pour en faire parade, mais pour mon vfage particulier & la direéîion de ma vie. 2 5

J'ay eu vne autre Joye en voflre lettre, oii Je remarque vn changement de ce degouji que vous me tefmoignafîes à Amflerdam : pu if que vous auei^ efcrit quelque chofe des paffions de Vame, vous nèfles plus en colère contre nous, & vous ne vous tiendrez pas de nous faire encore plus de 3o 4 que omis MS.

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