Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, X.djvu/92

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à Clerselier par Chanut, se trouvaient, sous la lettre R, « Huict feuillets in-8° efcrits de la Mufique, 1618 ». (Voir ci-avant, p. II, 1. II.) Baillet eut aussi communication de ce manuscrit latin, plus tard, lorsqu’il écrivit sa Vie de Monsieur Des-Cartes (publiée en 1691). Il en a même imprimé les dernières lignes (Livre I, chap. x, t. I, p. 48).

Mais cet original n’était point l’unique exemplaire du Compendium Miijicœ, puisque d’abord une copie avait servi déjà pour l’édition de 1650. En outre, une autre copie (elle diffère, en effet, de la précédente) se trouve parmi plusieurs papiers de Constantin Huygens père, conservés à la Bibliothèque de l’Université de Leyde. {Hug. 2g. a.) Nous savons que Huygens, grand amateur de musique et musicien lui-même, avait parlé de ce Traité à Descartes, qui n’aura sans doute pas pu le lui refuser (lettre du 8 septembre 1637, t. I, p. 3g6, 1. 21-24). Nous avons pu étudier à Leyde cette copie manuscrite, à deux reprises, en septembre 1894 et septembre 1905. De plus, le bibliothécaire, M. de Vries, nous l’a ensuite envoyée fort obligeamment à la Bibliothèque de l’Université de Nancy (octobre et novembre 1905). Le texte est défectueux à bien des égards, surtout pour l’orthographe ; les figures sont parfois fautives ou incomplètes. Mais nous devons à ce manuscrit du Com- pebdium Musicae d’abord le nom du destinataire : « R. des Chartes [sic] Ifaaco Beeckmanno », puis la date précise de l’envoi : « Bradas [sic] Brabantinorum, pridie Calendas Januarias. Anno MDCXVIII completo. » Ces deux renseignements précieux manquent dans l’édition de i65o (sauf quelques mots de la Préface : « fcriplit hoc, dum Bredas in Brabantiâ ageret »), et dans la traduction française de 1668, où on trouve simplement à la fin : « Fait en 1618. Agé de 22 ans. »

La correspondance de Descartes nous apprend, en effet, qu’il avait fait don à Beeckman du manuscrit de son Compendium Musicae, sans en garder lui-même une copie d’abord.