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LA PHRASE NOMINALE : ÉLÉMENTS, STRUCTURE ET VALEUR

tiale du prédicat nominal : 2º On a par ailleurs, aussi bien au présent qu’au passé, əb (an b’), əm (an mb’) devant pronom, devant ɑul, ɑuləgʹ (amhlaidh) « ainsi », et devant le démonstratif inʹ (shin) ; passé-conditionnel ; ər‛ (ar), ərəv (arbh) : de même kʹe:rəv (cérbh), etc. Mais on a aussi ə m (an mb’), əb (a b’), comme au présent.

F. Proposition interrogative négative : comme sous D.

§ 147. Exemples : A. bo χumə lʹum (ba, budh, chuma liom) « cela m’était, me serait égal » ; fʹerʹəmʹ vuər ə bʹα i (feirm mhuar do b’ eadh i) « c’était une grosse ferme » ; bʹinʹ iəd iəd (b’ shin iad iad) « les voilà (au passé) » B. nʹi do: lʹum (ní dóigh liom) « je ne crois pas ». C. is do: lʹum gœr kumə lʹαt e (is dóigh liom gur cuma leat é) « il me semble que cela t’est égal », et au passé gœr χumə lʹαt e (gur chuma leat é) « que cela t’était égal », mais is do: lʹe fʹαr nə bʷilʹə go be fʹe:nʹ fʹαr nə kʹe:lʹə (is dóigh le fear na buile go b’é féin fear na céille) « l’insensé pense que c’est lui qui est sensé (prov.) » ; ə dʹrʹo: gœrəv jɑ:r lʹαt (i dtreó gurbh fhearr leat) « en sorte que tu aurais préféré », mais aussi ə dʹrʹo: go mo ǥo: lʹαt (i dtreó go mbudh dhóigh leat) « en sorte que tu aurais cru... » E. ə bɑuləgʹ nɑ:r χuəli:ʃ e (an b’ amhlaigh nár chualais é) « est-ce que le fait est que tu ne l’as pas entendu dire ? ». F. nɑ:χ do: lʹαt e (nách dóigh leat é ?) « ne le penses-tu pas ? » ; nɑ:r ǥo: lʹαt go mʹeαχ bɑ:ʃtʹəχ ɑun inʹe: (nár dhóigh leat go mbeadh báisteach ann indé) ? « Ne pensais tu pas qu’il pleuvrait, hier ? »

§ 148. La forme prédicative du présent se rencontre fréquemment avec référence au passé : 1º quand la copule sert à mettre en vedette un élément de la phrase : ag saoileamhaint gur b’í Scéimhín a bhí ann « pensant que c’est Scévine qui était là » (conte inédit), mais quelques lignes plus bas dans le même récit on a la forme du passé gur bh’í ; Tomas, p. 56 : is mílseáin bun a bhladair... do bhí aige liom « c’est des friandises la raison de toutes les cajoleries qu’il me faisait » ; 2º par négligence de la correspondance des temps qui, même dans la phrase verbale, n’est le plus souvent pas exprimée (voir §§ 209 et 238) : le cas est différent lorsque l’on a ə mʹα