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AROUET LE MARCHAND.

marchand drapier à Paris, où ses affaires prospérèrent. En 1666, nous le trouvons installé, sa fortune faite, rue Saint-Denis, vis-à-vis la rue de la Haumerie, à l’Aigle royale, dans une maison à lui appartenant et qui reviendra plus tard à madame Mignot, la sœur de Voltaire[1]. Il s’était allié à une famille de marchands comme lui. Nous n’avons pu mettre la main sur l’acte de mariage, et, par conséquent, nous n’avons que peu de données sur les parents de Marie Mallepart. Toutefois, l’acte de décès d’un Claude Mallepart, inhumé en 1673[2], « marchand bourgeois de Paris, » frère ou cousin de celle-ci, indique assez une famille de commerçants dont tous les membres n’étaient pas commerçants sans doute, car voici un neveu de madame Arouet, Philippe Mallepart, qui figure dans un autre acte avec le titre de prêtre prieur de Saint-Marc.

Nous avons cité une lettre de Pierre Bailly, relative aux couches de la mère de notre poëte, et si importante par sa teneur. Ce Bailly, le petit-fils de madame de La Cantière, avait été élevé, nous assure-t-on, près de son grand-oncle, qui avait conservé des rapports constants d’affaires et d’amitié avec sa famille. Il y a là évidemment une erreur, s’il mourut à Québec, vers 1696 ou 1697, à peine âgé de trente ans. Dès 1670 et évidemment auparavant, le bonhomme n’était plus, et sa

  1. Archives de la ville, Registre des mariages de la paroisse de Saint-Germain-l’Auxerrois, du lundi 1er mars 1666, p. 151. Cette rue de la Haumerie qui a disparu dans la transformation du nouveau Paris, ainsi que sa voisine la rue de la Vieille-Monnaie, était à l’entrée de la rue Saint-Denis.
  2. Ibid., Registre des décès de la paroisse de Saint-Germain-l’Auxerrois, du lundi 20 février 1673, p. 6.