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HELENUS.

femme assistait comme veuve au mariage de leur neveu Helenus Arouet, le fils de Jean Arouet, marchand apothicaire à Saint-Loup[1]. Cet Helenus, qui avait alors trente-deux ans, était venu à Paris, peut-être appelé par La Motte-aux-Fées, qui, c’est notre soupçon, se sentant vieux, lui céda son commerce et sa maison pour aller s’éteindre sur une autre paroisse. Après s’être vu enlever deux enfants en bas âge, il mourait lui-même dix ans après, à quarante-trois ans[2]. Ce ne put être que chez ce cousin-germain de son père que Pierre Bailly fut recueilli à son arrivée à Paris et passa quelques années. Comme on le voit, les circonstances venaient aider à l’élévation de la famille qui, en s’engageant dans la carrière des emplois et des charges, et riche d’ailleurs, eût été gênée peut-être par l’existence d’une parenté de marchands trop près d’elle.

La Motte-aux-Fées n’eut que deux enfants : une fille Marie, née le 23 mars 1647, qui épousa un pourvoyeur de Monsieur, frère du roi, Mathurin Marchand ; et le futur payeur des épices, François, né le 21 août 1649 (et non vers 1651, comme le suppose M. Benjamin Fillon[3]). Ce dernier devint notaire au Châtelet, le 10 fé-

  1. Archives de la ville, Registre des mariages de la paroisse Saint-Germain-l’Auxerrois, du dimanche 27 avril 1670, p. 28. Ce Jean Arouet, apothicaire en Poitou, ne peut être que Jean, sieur de Villeneuve, domicilié à Bressuire, puis à Saint-Loup.
  2. Ibid., Registre des décès de la paroisse Saint-Germain-l’Auxerrois, du mercredi 24 octobre 1674, p. 39 : du vendredi 3 septembre 1677, p. 25 ; du jeudi 11 juillet 1680, p. 42.
  3. Ibid, Registre des baptêmes de la paroisse Saint-Germain-l’Auxerrois, du mardi 2 mars 1647, p. 251 ; du dimanche 29 août 1649.