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APP

observer que quand une cause du rôle est appelée, si l’Avocat de la partie adverse ne se présente pas pour plaider, l’Avocat présent demande défaut s’il est appelant, ou congé, s’il est institué. Sur cela le Président dit, faites-la appeler & rapporter, ce que l’Avocat ou Procureur doit faire par un huissier, auquel il donne un mémoire pour cet effet. ☞ Après quoi il appelle le défaillant à la barre de la Cour, & revient faire son rapport, sur lequel le défaut se prononce. C’est cet appel & le rapport de l’huissier, qu’on nomme appellé, rapporté.

APPELLATIF. adj. ☞ Terme de Grammaire. Appellativus. Nom appellatif est un nom commun donné à plusieurs êtres particuliers, à cause des qualités comnunes, par lesquels ils se ressemblent. Il est opposé au nom propre.

☞ Il y en a de deux sortes, ceux qui conviennent à tous les individus de différentes espèces. Arbre convient à tous les noyers, pêchers, pruniers, poiriers, &c. Ces noms appellatifs sont des noms de genre : les autres ne conviennent qu’aux individus d’une espèce comme noyer, poirier, prunier, &c. Ce sont des noms d’espèce.

APPELLATION. s. f. Plainte qu’on fait devant un Juge supérieur d’une sentence ou ordonnance qu’on prétend mal rendue par un Juge inférieur. Appellatio. C’est presque la même chose qu’appel. Néanmoins ces mots s’emploient différemment. En général, l’appel ne se dit guère qu’au singulier, & appellation se dit au singulier & au pluriel : comme la Cour a mis l’appellation au néant, ce qui n’est pas permis aux Juges inférieurs ; & c’est une voie moyenne de prononcer entre le bien & le mal jugé, que le Parlement s’est réservé ; & même Pasquier remarque que cela ne fut permis aux Enquêtes que le 8 Janvier 1422. On dit aussi, nonobstant oppositions ou appellations quelconques. Le IIIe Canon du concile de Sardique, tenu en 347 ; approuve les appellations au Pape. Il y a quelques phrases particulières où on se sert seulement du mot d’appel : comme Juge d’appel, relief d’appel, fol appel, en cas d’appel. On a joint cet incident à l’appel.

Autrefois en France, de quelque Juge que ce fût, on ne pouvoit appeler qu’au Roi. Si l’appel étoit bien fondé, le juge étoit responsable des dommages, frais & intérêts. Si l’appel étoit mal fondé, l’appelant étoit condamné à l’amende, s’il étoit Noble ; au fouet, s’il ne l’étoit pas. Le Gendre.

Appellation verbale est l’appel qui s’interjette des sentences prononcées à l’Audience ; & elle différe de l’appel des sentences données par écrit sur production des parties : ce qui s’appelle procès. Appellatio voce prolatâ. Ce Procureur a conclu sur l’appel, joint les appellations verbales.

Appellation omissio medio, ne se fait ordinairement qu’en matière criminelle. En matière criminelle l’appel de tous juges, même des juges Seigneuriaux, qui ressortissent immédiatement à un autre Juge inférieur, va rectà au Parlement, omissio medio, sans passer par les Juridictions intermédiaires. Il en est de même de certaines appellations, en matière civile, qui sont portées au Parlement, omissio medio, comme en appellation de déni de renvoi & d’incompétence, &c. Dict. de Ferrières.

☞ On dit aussi appellation des lettres, pour dire l’action d’épeler. Il n’est guère d’usage.

APPELLES. s. m. Terme de Fleuriste. Bel œillet, violet brun sur un fond blanc, qui porte très bien ses feüilles. Il vient de la graine recueillie de l’orfeline. Sa plante est délicate, il porte néanmoins une fleur assez large. Il lui faut laisser trois boutons sur le montant. Cult. des Fleurs.

APPENDICE. s. m. Terme dogmatique, qui se dit d’une chose qui est dépendante, ou comme une suite nécessaire d’une autre. Appendix. La misère & les douleurs sont les appendices de la vie. Dans ce sens il est purement latin.

On le dit plus ordinairement des annotations, ou traités qu’on met après quelques ouvrages, qui en contiennent quelques explications, ou quelques suites ou dépendances. Ce n’est pas assez d’avoir lu ce chapitre, il faut voir l’appendice qui est au bout. C’est comme supplément.

Appendice, en termes de Médecine, se dit d’une partie qui est en quelque façon détachée d’une autre partie, à laquelle cependant elle est adhérente ou continue. Il y a des appendices membraneuses de diverses figures dans la plûpart des parties intérieures du corps. Le cœcum a une appendice en forme d’un ver oblong, faite de la jonction des trois ligamens du colon. Elle est plus grande aux enfans nouveaux nés, qu’à ceux qui sont avancés en âge, ce qui embarasse extrêmement les Anatomistes à se déterminer sur son usage. Dionis, qui, comme l’on voit, fait appendice féminin. Le colon, au défaut du mésentère, est arrosé par plusieurs petites appendices graisseuses. Id.

☞ Presque tous nos Dictionnaires françois font le mot appendice du genre masculin. Le Dict. de l’Acad. Fr. en parlant de l’appendice vermiculaire, remarque que ce mot est féminin au pluriel. J’aimerois beaucoup mieux le faire du genre féminin tant en littérature qu’en anatomie, au singulier & au pluriel. Cet usage même paroît plus général.

APPENDRE. v. a. J’appens, j’appendis, j’ai appendu, j’appendrai. Pendre, attacher quelque chose dans une église, ou dans un temple. Appendere. Il appendit à Neptune les dépouilles des ennemis. Ablanc. Vous voyez un homme qui a appendu ses chaînes au temple de la liberté. Saraz. Il ne se dit guère que des choses que l’on offre, que l’on consacre dans une église, dans un temple, en signe de reconnoissance.

APPENDU, UE. part. Appensus. Qui pend, qui est attaché dans quelque église, ou dans quelque temple. Les dépouilles appendues de nos ennemis disent assez quelle a été notre victoire.

APPENS. Voyez Apens.

APPENSER. v. n. Vieux mot hors d’usage qui signifioit faire quelque chose après y avoir bien pensé. Rem aliquam consulto ac deliberato animo facere. Il ne nous en reste que son dérivé. Guet apens, ce qui se fait d’un propos délibéré. Voyez Apens.

APPENTIS. s. m. Petit bâtiment appuyé contre un plus élevé, & dont le toit n’a de pente que d’un côté. Appendix ædificii. On fait des appentis à la campagne pour mettre à couvert les charrettes & charrues. C’est une espèce d’angar.

l’Appentis, chez les Charpentiers, se nomme, comble à potence, & est composé d’une demi-ferme, qui consiste en un tirant porté sur les murs, lequel est assemblé, un poinçon, une force, une contrefiche pareillement assemblée dans le corps de la force & du poinçon. Columen, culmen. Du Cange dérive ce mot de pentitium.

APPENZEL. Abbatis cella. Gros bourg de Suisse, sur la rivière de Sinter, à quatre lieues de la ville de S. Gal. Ce mot fut formé par corruption du latin Abbatis cella, le cellier, ou plutôt la cellule de l’Abbé. Il fut ainsi appelé, parce qu’il dépendoit de l’Abbé de S. Gal, & que c’étoit une maison de campagne de cet Abbé. Appenzel se racheta de la souveraineté de cet Abbé en 1408.

Le canton d’Appenzel, Abbatiscellensis pagus ; c’est un des cantons suisses, ou l’une des treize républiques qui forment la république générale des Suisses. Il prend son nom du bourg d’Appenzel, qui en est le principal lieu. Il a au nord l’Abbaye de S. Gal, au couchant le comté de Toggemberg, au midi le comté de Sargans, au levant le Rhintal. On le divise en deux parties, l’intérieure & l’extérieure. Le Canton d’Appenzel n’est entré que le dernier dans la confédération des Suisses en 1513.

APPERCEVABLE. Voyez Apercevable.

APPERCEVOIR. Voyez Apercevoir.

APPERT. Voyez Apert.

APPERTEMENT. Voyez Apertement.

☞ APPESANTIR. v. a. Rendre moins propre pour le mouvement, pour l’action. Aggravare, prægravare. La