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l’épaisseur et en raison inverse du carré du diamètre, plus la C. sera épaisse, et plus sa sonorité deviendra aiguë, plus son diamètre s’élargira, et plus elle rendra un son grave. On met les C. en vibration en les frappant l’une contre l’autre, ou, lorsqu’on veut obtenir des effets plus doux, en frappant une seule C. avec une mailloche ou une baguette. Berlioz a réalisé, dans la scène de l’apparition de l’ombre d’Hector, de La Prise de Troie, un effet impressionnant par un frémissement des C. en pianissimo. Rimsky-Korsakow a réuni les C., frappées avec une baguette de timbales, au triangle, au tam-tam, et à des accords tenus ou pincés par l’orchestre, pour imiter le bruit des cloches lointaines, dans l’Ouverture de La grande Pâque russe. Dans les orchestres secondaires, une C., est attachée à la grosse caisse, et le même musicien, tenant d’une main la seconde C. et de l’autre la mailloche, frappe les deux instruments à la fois. || 2. Jeu d’orgues, le plus aigu de tous les jeux de mutation, formé de tuyaux de petites dimensions, qui produisent dans la région suraiguë, à partir de deux octaves au-dessus de la fondamentale, des accords formés de deux octaves superposées avec la quinte intermédiaire.

Czarda, n. f. tchèque (pron. tcharda, plur. tchardaches). Danse populaire hongroise, tirant son nom du cabaret (csarda ou czarda) où elle s’exécute. C’est une forme vulgaire et plus animée du palotas, où se succèdent trois mouvements, un air grave, un air gai et un air fougueux et très rapide. Deux C. pour le piano figurent dans l’œuvre de Liszt.

D


D. Quatrième lettre de l’alphabet et quatrième note de la gamme diatonique, équivalent au , dans la notation alphabétique. || Abrév. pour le mot dessus, anc. n. fr. du soprano.

D. C. Abrév. de Da Capo.

Da Capo, loc. ital., = du commencement, prescrivant la reprise de la première partie du morceau après les couplets, dans un rondeau, ou après la seconde partie, dans un air. (Voy. Air.)

Dactyle. Voy. Pied.

Dal segno, loc. ital. prescrivant la reprise du morceau depuis le lieu marqué du signe approprié, qui est ordinairement .

Danse, n. f. Suite de pas et de gestes rythmés. Observée chez les peuples primitifs ou étudiée d’après les monuments des anciennes civilisations, la compénétration des deux arts, musique et D., paraît si intime, que leur communauté d’origine a pu être regardée comme vraisemblable, et que l’on a proposé de considérer la D. comme l’inspiratrice et la source de la musique. Quoi qu’il en soit des découvertes ou des hypothèses fournies par l’ethnographie et l’archéologie, l’art musical, chez les peuples de l’Europe chrétienne, procède de deux courants dont la part respective ne saurait être délimitée et qui sont la parole et le geste, la poésie chantée et la D. Celle-ci reste inséparable du rythme musical, qui, seul, lui confère la vie. Que par sa destination et son caractère, la D. soit religieuse, guerrière, plastique, ou populaire, la variété de ses manifestations et leur constant renouvellement entraînent une mobilité semblable dans les formes musicales qui les complètent et qui, souvent, s’en séparent et acquièrent une existence propre. (Voy. Ballet, Musique de D., Suite, et aux noms de chaque sorte d’air de D.)

Déchant, n. m. Forme rudimentaire d’harmonie à deux voix, pratiquée au moyen âge. (Voy. Organum.)

Déchanteur, n. m. Compositeur ou chanteur de déchants.

Déchargeoir, n. m. Soupape d’échappement pour l’air en excès, dans la soufflerie des orgues.

Déchiffrage, n. m. Lecture et exécution à première vue d’un morceau de musique.

Déchiffrer, v. tr. Lire et exécuter la musique à première vue.

Déclamation, n. f. Art de la prononciation et de l’accentuation des paroles, dans le discours et dans le chant. Les poètes-musiciens du moyen âge, qui réglaient le rythme de leurs mélodies sur la scansion des vers, et ceux du xvie s., qui essayaient de traduire en valeurs musicales les mètres poétiques, considéraient avant toute chose la durée des sons. Dans leurs premières tendances vers l’expression, les compositeurs cherchèrent à créer les images sonores tirées de la direction ascendante ou descendante des motifs ou de l’emploi de modes ou d’intervalles réputés propres à la for-