SASSI DEL BALLARO, (Hist. nat.) c’est ainsi que l’on nomme en Italie, dans la Marche d’Ancone, des pierres, ou pour parler plus exactement, de l’argille durcie, dans laquelle on trouve renfermée une espece de coquillage que l’on nomme dans le pays ballari ; l’endroit où l’on en rencontre en plus grande quantité est dans le voisinage de monte Comero ou Conaro, qui est à environ 10 milles d’Italie de la ville d’Ancone ; dans ce lieu les bords de la mer sont fort escarpés & garnis d’argille, ou d’une roche spongieuse, dans laquelle ces coquilles, qui sont connues en françois sous le nom de pholades ou de dails, se trouvent logées en très-grande quantité, sans qu’on puisse remarquer par où elles ont passé pour y entrer. Ce coquillage a la propriété de luire dans l’obscurité, & de rendre lumineuse l’eau dans laquelle il a séjourné quelque tems ; il est très-bon à manger, & les Italiens savent le préparer parfaitement bien. Voyez Pholade & Dail.
SASSOIRE, s. f. (terme de Charron.) c’est une piece du train du devant du carrosse, qui est au bout des armons, soutient la fleche, & sert à faire braquer le carrosse. (D. J.)
SASSUOLO, (Géog. mod.) ville d’Italie, au duché de Modène, dans la principauté de Carpi, sur la Secchia, entre Reggio & Modène. Long. 28. 25. latit. 44. 30. (D. J.)
SASUAROS, (Géog. mod.) petite ville de la Transilvanie, sur la riviere de Maros, à quatre lieues au-dessous de Weissembourg. Quelques uns croyent que c’est l’ancienne Frateria. (D. J.)
SAT, s. m. (mesure étrangere.) nom d’une mesure dont on se sert à Siam pour mesurer les grains, les graines, les légumes, & quelques fruits secs. C’est une espece de boisseau fait de bambouc entrelacé, à-peu-près comme cette petite mesure pour les avoines, qu’on appelle à Paris un picotin, & qui a la forme d’un panier d’osier. Le sat est d’environ trois livres, poids de marc. Dict. de Commerce.
SATALA. (Géog. anc.) ville de la petite Arménie, selon Ptolomée, liv. V. c. vij. qui la place dans les terres. La ville de Satala, dit Procope, liv. III. des édifices, c. iv. craignoit sans cesse, comme voisine des ennemis, & comme entourée de hauteurs qui la commandoient de tous côtés. Si son assiette étoit desavantageuse, ses murailles étoient encore plus mauvaises. L’empereur Justinien en fit de neuves, d’une hauteur qui surpassoit les éminences d’alentour, & d’une épaisseur suffisante pour porter une telle charge. Il fit élever en-dehors une seconde muraille, & fit bâtir assez proche une forteresse dans l’Osroëne. Tout cela ne servit de rien ; les ennemis pénétrerent partout. Il avoit en partage la fureur des forteresses & de la tyrannie. (D. J.)
SATALIE, (Géog. mod.) par les Turcs Satiliach & Antali ; ville de la Turquie asiatique, dans l’Anatolie, sur la côte de la petite Caramanie, au fond d’un golfe de même nom. Elle occupe la place de l’ancienne Attalia, & est une des plus fortes villes de l’empire turc. Les chaleurs y sont excessives en été ; aussi les environs de Satalie produisent en abondance des citronniers & des orangers qui viennent sans culture ; mais le port ne peut recevoir que de petits bâtimens, & la rade n’est point assurée. Long. 48. 45. lat. 37. 10. (D. J.)
SATAN, (Critique sacrée.) mot hébreu, qui signifie adversaire, ennemi, persécuteur, accusateur ; d’où vient que vous devenez aujourd’hui mes adversaires satan mihi, II. Rois, xix. 22. Il n’y a plus d’ennemi qui s’oppose à moi : non est in me satan ullus, III. Rois, xv. 14. Le I. des Macchabées parlant d’un commandant de la forteresse bâtie vis-à-vis le temple de Jérusalem, dit qu’il étoit comme un méchant diable à Israël εἰς διάβολον πονηρὸν τοῦ Israël, parce qu’il
étoit l’accusateur des Israélites qui alloient au temple. Jesus-Christ dit à S. Pierre : retirez-vous de moi, satan, Matt. xvj. 23. c’est-à-dire, éloignez-vous de moi, mon ennemi, vous seriez propre à me faire pécher, si la chose étoit possible. Ceux qui suivent les ténebres de l’idolâtrie sont dits être sous la puissance de satan, dans les actes des Apôtres, ch. xxvj. 18. Les profondeurs de satan, dans l’Apocalypse ij. 24. sont les opinions des Nicolaïtes, qu’ils enveloppoient sous une mystérieuse profondeur. Eusebe remarque dans son histoire ecclésiastique, liv. III. ch. ix. que leur hérésie subsista fort peu de tems. S. Paul livre l’incestueux de Corinthe à satan, I. Cor. v. 5. cela veut dire que les fideles doivent le regarder comme un pécheur criminel, avec lequel il ne faut point avoir de commerce. Enfin, les opérations de satan, II. Thessal. ij. ix. sont de faux prodiges employés par des imposteurs pour nous tromper, pour nous abuser, pour nous jetter dans le péché, dans l’idolâtrie.
SATÉ, s. m. (mesure des Hébreux.) dans la vulgate, satum, mesure creuse des Hébreux pour les choses seches. Voyez Séah.
SATELLITE, s. m. en termes d’Astronomie, signifie des planetes secondaires qui se meuvent au-tour d’une planete premiere, comme la Lune fait par rapport à la Terre. On les appelle ainsi parce que ces planetes accompagnent toujours leur planete premiere, & font avec elle leur révolution au-tour du Soleil. Voyez Planete.
Les satellites se meuvent au-tour de leurs planetes premieres, comme centre, en observant les mêmes lois que les planetes premieres dans leur mouvement au-tour du Soleil. Sur la cause physique de ces mouvemens, voyez Gravité.
On se sert quelquefois indifféremment des mots lune & satellite : & l’on dit les lunes de Jupiter, ou les satellites de Jupiter. Cependant ordinairement on reserve le mot lune pour exprimer le satellite de la Terre, & on appelle satellites les petites lunes qui ont été découvertes au-tour de Jupiter & de Saturne. Voyez Lune.
Les satellites ont été inconnus jusqu’à ces derniers siecles, parce que l’on avoit besoin du secours du télescope pour les appercevoir. On n’apperçoit en effet aucun de ces satellites à la vue simple. Ceux de Jupiter qui sont les plus gros, se distinguent par des lunettes de trois piés, qui les font paroître comme les étoiles de la sixieme ou septieme grandeur paroissent à la simple vue. Pour le quatrieme de Saturne, il faut des lunettes de huit à neuf piés. Le troisieme & le huitieme demandent des lunettes d’un plus grand foyer ; & on ne peut distinguer les premiers qu’avec des lunettes qui excedent au-moins trente ou quarante piés. Voyez Télescope.
Nous ne connoissons point d’autres satellites que ceux de la Terre, de Jupiter & de Saturne ; & il n’y a pas grand sujet d’espérer qu’on en découvre d’autres dans la suite, attendu qu’on a examiné toutes les planetes avec les télescopes les plus longs & les meilleurs qu’il paroît possible de faire. Cependant il est douteux s’il n’y en a point un qui tourne au-tour de Vénus. Voyez Vénus.
Satellites de Jupiter, sont quatre petites planetes secondaires qui tournent au-tour de cette planete, comme elle tourne elle-même au-tour du Soleil.
Simon Marius, mathématicien de l’électeur de Brandebourg, découvrit vers la fin de Novembre 1609, trois petites étoiles proche de Jupiter, qui lui parurent accompagner cette planete, & tourner autour d’elle ; & au mois de Janvier 1610, il en vit une quatrieme. Dans le même mois Galilée fit la même découverte en Italie, & la même année il publia ses observations ; c’est depuis ce tems qu’on a commencé à observer les satellites de Jupiter.