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SUR DEUX MÉMOIRES DE D’ALEMBERT.

Mais ce deuxième coup lui assure également ou 2 écus ou un troisième coup ; donc la valeur de ce second coup = 1 + un 3e coup/2.

Donc la prétention de B, lorsqu’il est sur le point de jouer son premier coup = 1/2 + 1/2 + un 3e coup/4.

Mais ce troisième coup lui assure également 4 écus ou un quatrième coup ; donc la valeur de ce 3e coup = 2 + un 4e coup/2.

Donc, la prétention de B lorsqu’il est sur le point de jouer son premier coup = 1/2 + 1/2 + 1/2 + un 4e coup/8.

Mais ce quatrième coup lui assure également 8 écus ou un cinquième coup ; donc la valeur de ce 4e coup = 4 + un 5e coup/2.

Donc, la prétention de B lorsqu’il est sur le point de jouer son premier coup = 1/2 + 1/2 + 1/2 + 1/2 + un 5e coup/16.

Le paradoxe de M. d’Alembert consiste, quand il a distingué le premier coup, qu’il appelle certain, du second coup qu’il appelle probable, à n’avoir pas vu qu’il ne s’agit ni de probabilité ni de certitude ; mais de la prétention du joueur avant que de jouer ; de ce qui lui reviendrait s’il ne voulait pas jouer, et que cette prétention à P et à tout autre quantité dont la chance lui donne une égale alternative n’admet aucune distinction.

QUELQUES OBSERVATIONS SUR CE MÉMOIRE.

L’analyse des probabilités peut être considérée comme une science abstraite ou comme une science physico-mathématique.

Sous le premier aspect les problèmes se résolvent dans la tête du géomètre, comme ils se résoudraient dans l’entendement divin. Une durée qui n’a point de fin tend à chaque instant à donner une valeur infinie aux quantités finies les plus petites. Les résultats ne doivent jamais étonner. Comme la combinaison s’exécute sans cesse, il n’y a rien qu’elle ne puisse amener. Le temps équivaut à tout. Supposez à un atome de