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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

Il y a l’infinie variété des effets combinés, d’une seconde, d’une troisième, d’une multitude de qualités physiques.

Et tous ces infinis se combinent encore avec la variété infinie des organes et peut-être des parties de l’animal.

Quoi ! une huître pourrait éprouver toutes ces sensations ? Non toutes, mais un assez grand nombre, sans compter celles qui naissent d’elle-même et qui sortent du fond de sa propre organisation.

Mais n’y a-t-il pas dans tous ces touchers bien des indiscernables ? Beaucoup, il en reste cependant plus que la langue la plus féconde n’en peut distinguer. L’idiome n’offre que quelques degrés de comparaison pour un effet qui passe, par une suite ininterrompue, depuis la moindre quantité appréciable jusqu’à son extrême intensité.

Prenez l’animal, analysez-le, ôtez-lui toutes ses modifications l’une après l’autre, et vous le réduirez à une molécule qui aura longueur, largeur, profondeur et sensibilité.

Supprimez la sensibilité, il ne vous restera que la molécule inerte.

Mais si vous commencez par soustraire les trois dimensions, la sensibilité disparaît.

On en viendra quelque jour à démontrer que la sensibilité ou le toucher est un sens commun à tous les êtres. Il y a déjà des phénomènes qui y conduisent. Alors la matière en général aura cinq ou six propriétés essentielles, la force morte ou vive, la longueur, la largeur, la profondeur, l’impénétrabilité et la sensibilité.

J’aurais ajouté l’attraction, si ce n’était peut-être une conséquence du mouvement ou de la force.

irritabilité.

Certaines parties du corps conservent après la mort, plus ou moins longtemps, leur irritabilité ou vie propre.

Leur dernière décomposition en vers, etc.

Le cœur et les intestins longtemps irritables.

Cette force d’irritabilité est différente de toute autre force connue, c’est la vie, la sensibilité. Elle est propre à la fibre molle ; elle s’affaiblit et s’éteint dans la fibre qui se racornit ;