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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

Il est rare qu’on puisse évaluer la force d’un muscle seul, il en faut considérer plusieurs ensemble qui conspirent.

Comparer l’action des nerfs à la fureur de l’appétit, de la faim, de la soif, des autres passions. Expliquer l’effet de l’objet d’une passion, d’une crainte, sur l’entendement. Il ôte quelquefois autant de force qu’il en donne.


MOUVEMENTS.

mouvements volontaires et involontaires.

Expliquons nettement ce qu’il y a de vrai dans cette distinction. Le cœur bat, soit que l’animal y consente ou s’y oppose, cela est très-vrai.

J’ai faim, j’ai des aliments à ma portée, j’étends les bras pour les prendre parce que je veux les prendre ; c’est un mouvement consenti. Mais ce consentement est-il ou n’est-il pas libre ?

Le principe de ce mouvement nous est caché, mais quelle qu’en soit la cause, cette cause est mise en action par une impulsion quelconque intérieure ou extérieure à l’animal.

La différence de l’animal ou de la machine de chair et de la machine de fer ou de bois, de l’homme, du chien, de la pendule, c’est que dans celle-ci tous les mouvements nécessaires ne sont accompagnés ni de conscience ni de volonté, et que dans celle-là, également nécessaires, ils sont accompagnés de conscience et de volonté.

Les mouvements volontaires ne le sont pas toujours. J’étends involontairement mon bras à l’approche d’un obstacle dont je suis menacé ; dans une chute, je porte ma main en avant tandis que l’autre s’élance involontairement en arrière ; je suis alternativement ou je cesse d’être le maître de mes paupières.

Le mouvement de l’organe de la génération est sollicité quelquefois avec succès, quelquefois inutilement.

Le mouvement de sollicitation est volontaire, le mouvement subséquent de l’organe ne l’est pas.

Le mouvement de la déglutition est sollicité quelquefois sans effet.