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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

Outre les mouvements appelés volontaires et involontaires, il s’en exécute en nous qui ont un caractère particulier, c’est de se produire malgré nous.

J’appellerais donc les premiers : volontaires, les seconds : spontanés, et les troisièmes : involontaires naturels ; et tous les autres : mouvements violents.

Les muscles, et même en général tous les organes, ont un grand nombre de mouvements particuliers, momentanés, durables ou fugitifs, prompts ou lents, d’oscillation, de contraction, de péristaltisme que nous ne sentons pas, quoiqu’ils soient très-sensibles à la vue.

On les remarque au front, aux cuisses, aux bras, aux jambes, mais surtout au scrotum.

Par un long défaut d’exercice l’âme ou le cerveau perd son autorité sur les organes qui lui sont soumis ; ils se sont émancipés, ils refusent d’obéir.

Celui qui a été longtemps privé de la vue ne saurait plus commander à ses paupières ni même à ses yeux ; il continue d’agir en aveugle lorsqu’il cesse de l’être. L’oculiste Daviel[1] était obligé de frapper un aveugle à qui il avait rendu la vue pour l’avertir et l’obliger à regarder.

du mouvement animal.

Mouvement tonique, permanent, mesure de la force et de la santé.

S’il s’accroît ou décroît plus dans une partie que dans l’autre, désordre.

S’il se soutient ou décroît proportionnellement, harmonie.

Le mal se jette sur les viscères faibles, comme dans la cécité.

Coupez transversalement une artère, si vous y insérez votre doigt vous le sentirez serré.

Différence du pincer d’une tenaille de bois ou de fer et d’une tenaille de chair ou de deux doigts. La tenaille de bois ne sent pas, celle de chair sent ; la tenaille de bois ne souffre pas, celle de chair souffre ; la tenaille de bois n’est pas chatouillée,

  1. Voyez une note sur Daviel dans la Lettre sur les aveugles, t. I, p. 333.