ORGANES.
Chaque organe a son poison, son miasme qui l’affecte, comme il faut des terres différentes à différentes plantes.
Il en est des organes ainsi que des autres animaux, on les accoutume à tout, on brise leur indocilité.
J’ai vu un enfant en qui l’orifice de la vulve avait pris à la longue l’action d’un sphincter, s’ouvrant et se resserrant pour lâcher et retenir l’urine qui descendait dans le vagin à travers une crevasse qui était restée au plancher qui sépare ce canal de celui de l’urètre, à la suite d’une opération de la taille maladroitement faite.
Le polype voit sans yeux. C’est bien un animal, car il saisit avec ses pattes et porte sa proie à sa bouche ; d’ailleurs sa substance n’est pas végétale, c’est de la chair comme les autres animaux.
Je conçois un toucher si exquis qu’il suppléerait aux quatre autres sens ; il serait diversement affecté selon les odeurs, la saveur, les formes et les couleurs.
Le polype va à la lumière, se rend à l’endroit où abonde sa proie, il sent son voisinage, il évite les obstacles : il est tout œil.
L’anguille, la grenouille coupées, le muscle séparé du bœuf se meuvent ; les intestins séparés du corps gardent leur mouvement péristaltique.
On coupe la tête à la vipère, on l’écorche, on l’ouvre, on lui arrache le cœur, le poumon, les entrailles ; pendant plusieurs jours après ce supplice elle se meut, elle s’agite, elle se plie et se replie, son mouvement se ralentit ou s’accélère ; elle se tourmente quand on la pique comme si elle était entière et vivante. Pourquoi dirais-je qu’elle ne vit pas ?