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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

Rien qui ressemble davantage aux ondulations de la corde vibrante ; rien qui prouve mieux la durée de la sensation et qui conduise plus directement au phénomène de la comparaison de deux idées dans l’opération de l’entendement, qu’on appelle jugement.

Je trouve, pour ainsi dire, ces animaux isolés. Tels, comme les zoophytes, n’ont que le sentiment et la vie.

D’autres ont le sentiment, la vie et la digestion, comme les polypes d’eau douce.

Depuis la molécule jusqu’à l’homme, il y a une chaîne d’êtres qui passent de l’état de stupidité vivante jusqu’à l’état d’extrême intelligence.

organes, animaux séparés.

Point d’organes qu’on ne trouve manquant dans un animal.

Homme, assemblage d’animaux où chacun garde sa fonction.

Chaque organe ou animal a son caractère d’abord, puis son influence sur les autres. De là la variété de ces symptômes qui semblent propres à un seul et étrangers aux autres qui en sont pourtant affectés.

Comment les organes prennent des habitudes ? C’est peut-être le seul point sur lequel ils sont forcés de se concilier et de se mettre en société. Un chacun sacrifie une partie de son bien-être au bien-être d’un autre.

Combien de causes inconnues produisent en nous des habitudes et forment des retours périodiques !

Les organes ont non-seulement des formes, mais au goût et à l’odorat des qualités tout à fait différentes, autant différentes que les animaux entre eux : par conséquent, une digestion, une nourriture et une excrétion particulières. Bref, toutes fonctions plus distinctes qu’en différents animaux.

Preuve des habitudes sourdes, c’est que la fièvre reprend quelquefois sans que le principe fébrile subsiste.

Il se fait un frémissement involontaire dans l’organe qui souffre ; cette action lui est propre ; c’est alors qu’il se montre un animal distinct du reste.

Nos vices et nos vertus tiennent de fort près à nos organes.

L’aveugle qui ne voit pas les formes de l’homme qui souffre ;