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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

l’atmosphère et s’y tenir aussi longtemps, c’est moins l’effet de leur longue envergure que de leur conformation qui rend presque toutes les parties de leur corps perméables à l’air et susceptibles de dilatation.

L’organisation détermine les fonctions et les besoins ; et quelquefois les besoins refluent sur l’organisation, et cette influence peut aller quelquefois jusqu’à produire des organes, toujours jusqu’à les transformer[1].

Trois petits enfants : pénis très-gros, avec abondance de sperme ; l’âme toute tournée au coït ; stupides, tristes et sauvages, mais salaces à l’excès.


LE TOUCHER.

Boerhaave, dans son ouvrage intitulé : Hippocrates impetum faciens[2], dit de lui-même qu’ayant perdu l’ouïe, il entendait un air en posant la main sur l’instrument.

Une autre impression des nerfs et du cerveau, c’est d’éprouver des changements par l’impression des corps qui nous entourent, de les éprouver dans les organes sur lesquels ces impressions sont faites, et d’en conserver le souvenir plus ou moins de temps.

Si l’impression s’est faite sur la peau, la sensation est du toucher.

Aucun lieu sur la peau qui ne soit sensible.

La peau est un tissu dense, composé d’un grand nombre de cellules rapprochées, dont les fibres sont entrelacées et embarrassées les unes dans les autres. Elle est extensible, contractile et poreuse. Elle a ses veines et ses artères, avec une grande quantité de nerfs qu’on ne saurait suivre jusqu’à leur extrémité. Il y a le tissu cellulaire placé entre la peau et les muscles ; la

  1. C’est le développement de cette idée qui a fait l’originalité et le mérite de Lamarck.
  2. Ce n’est point du grand Boerhaave qu’il est ici question, mais de Kaau-Boerhaave, son neveu. Le titre de l’ouvrage est Impetum faciens dictum Hippocrati percorpus consentiens, philologice et physiologice illustratum, Lugduni Batavorum, 1745.