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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

peau s’y confond peu à peu en se relâchant, et c’est en s’enfonçant dans ses intervalles remplis de graisse que sont produites les fossettes.

Il y a peu de parties où les fibres musculaires soient placées immédiatement sous la peau, sans en être séparées par la graisse.

Il y a des parties où les fibres tendineuses des muscles s’insèrent dans la peau, comme à la paume de la main, à la plante des pieds.

L’épiderme enlevé, la peau est presque sans inégalité ; on n’y voit que de petits grains fort menus.

L’extrémité des doigts montre de plus grandes papilles arrondies et placées dans les fossettes de l’épiderme. On a de la peine à découvrir les nerfs qui s’y distribuent. Ces papilles sont faites de vaisseaux et de nerfs liés ensemble par le tissu cellulaire.

Elles paraissent longues et en forme de poils aux lèvres ; macérées, elles sont très-visibles à la langue.

La peau est couverte d’une enveloppe qui lui est adhérente par une infinité de petits vaisseaux et de poils qui la traversent.

La surface externe de cette enveloppe est cornée, sèche, incorruptible, insensible, sans vaisseaux ni nerfs, pleine de rugosités d’une direction déterminée et écailleuses : c’est l’épiderme.

L’épiderme est percé de pores dont les uns laissent passer la sueur, les plus petits l’insensible transpiration.

Le feu et le frottement l’épaississent ; il s’attache de nouvelles lames à la première et il se forme une callosité.

On distingue à l’épiderme deux lames dans les nègres.

La surface interne de l’épiderme est plus pulpeuse, demi-fluide et comme muqueuse.

L’épiderme des Européens se sépare difficilement. Celui des nègres d’Afrique plus aisément ; ils l’ont même vraiment membraneux, solide et séparable.

Il reçoit les papilles dans ses cavités molles, et c’est ce qu’on appelle le corps réticulaire de Malpighi.

L’épiderme n’est pas percé en forme de crible.

L’épiderme n’a point de vaisseaux ; il s’use, il se régénère, n’est pas sensible. C’est la concrétion d’une humeur qui s’exhale de la peau, concrétion percée par les conduits exhalants et inha-