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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

Ainsi l’imagination n’est donc qu’un enchaînement fidèle de sensations qui se réveillent dans l’organe.

Mémoire des sons

Mémoire des goûts ou plutôt imagination.

Mémoire des odeurs

Mémoire du toucher

Mémoire n’est que des mots presque sans images.

La mémoire agite moins et l’orateur et l’auditeur que l’imagination.

On a la mémoire et l’imagination plus durables et plus fidèles des choses qui nous ont affectés fortement que des autres.

Les hommes sans imagination sont durs. Ils sont aveugles de l’âme comme les aveugles de corps.

On rendrait un enfant imbécile en lui montrant perpétuellement des objets nouveaux ; il aurait tout vu et rien retenu.

On détruit la mémoire en ceux qui en ont en rompant le fil entre les sensations par des sensations décousues.

Présence du bien réjouit.

Désir du bien donne de l’amour.

L’attente du bien produit l’espérance.

La présence du mal donne de la tristesse, de la terreur, etc.

La suite du mal, de la haine.

L’attente du mal, de la crainte.

La crainte est du mal à venir ; la terreur, du mal présent.

Suite des effets des passions qui s’enchaînent et se suivent dans le corps dont l’origine est dans la présence de l’objet, ou la mémoire du mot ou l’imagination. Premier choc, le reste suit.

La sensibilité des nerfs rend les artères plus irritables.

Sympathie des organes vient des anastomoses des artères et veines qui poussent le sang de l’une dans l’autre partie.

Similitude d’organisation ; matrice et mamelle.

Continuation des membranes ; pierre dans la vessie donne des démangeaisons au gland.

Communication et anastomoses des nerfs.

Le corps produirait tout ce qu’il produit sans âme ; cela n’est pas infiniment difficile à démontrer. L’action supposée d’une âme l’est davantage.