Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, IX.djvu/361

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
351
ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

Il en est de même du froid et du chaud dans tous leurs degrés.

Ce qui serait très-extraordinaire, vu les variétés des organes et des corpuscules agissants, c’est que les sensations fussent peu variées.

son.

Pourquoi l’air sonore n’ébranle-t-il pas la lumière d’une bougie, lui qui ébranle une autre corde[1] ?

réponse a l’objection que la continuité de la sensation devrait soutenir la continuité du jugement, comme dans l’œil, voir toujours l’objet renversé.

Si l’on touche une boule avec deux doigts croisés, on en sent deux ; mais continuez l’expérience, et bientôt vous n’en sentirez plus qu’une.

Chaque sens a son nerf et sa fonction.

Quelle que soit la fonction de l’organe, ou de l’origine ou du principe de tous les nerfs réunis, en quelque lieu qu’on le place, il a certainement sa fonction particulière. Quelle est-elle ?

la pensée.

La pensée est volontaire et involontaire, je veux penser à telle chose et j’y pense. Je continue d’y penser sans le vouloir, et je continuerais dans la distraction et la lassitude.


PASSIONS.

volonté, liberté.

La volonté n’est pas moins mécanique que l’entendement. Un acte de la volonté sans cause est une chimère.

On a dit que rien ne se fait par saut dans la nature[2]. L’animal, l’homme, tout être est soumis à cette loi générale.

  1. Il s’agit ici du son rendu par une corde d’instrument suspendu dans le voisinage d’un autre instrument dont on joue.
  2. Natura non facit saltum. (Linné.)