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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE.

tion entre le placenta et la matrice qui envoie d’abord au fœtus une liqueur séreuse, ensuite le sang même.

Les artères exhalantes de la matrice communiquent avec les veines du placenta. Les artères du placenta s’ouvrent dans les grandes veines de la matrice.

L’autre partie du corps de l’œuf et la surface du placenta sont recouvertes par une enveloppe externe, veloutée, remplie de petits flocons réticulaires, poreuse, facile à déchirer, vasculaire et semblable à un petit placenta. On l’appelle chorion.

Le chorion est aussi collé, mais plus mollement, à la surface de la matrice qui est aussi couverte de petits flocons et qui lui ressemble beaucoup, par des vaisseaux plus petits que ceux du placenta.

Cette enveloppe est soutenue par une membrane interne blanche et plus solide, qu’on peut regarder comme une lame interne du chorion ou une seconde enveloppe du fœtus.

action de la mère sur le fœtus.

Le fœtus est un avec la mère.

Il n’y a point de nerf qui aille de l’un à l’autre, d’accord ; cependant si une nouvelle fait tomber la mère en syncope, que devient le fœtus ?

Si une injure la transporte de colère, que devient le fœtus ?

Si un accident la plonge dans une mélancolie durable, état où tous ses membres, ses organes, surtout l’estomac, le diaphragme, les intestins, le cœur et le cerveau sont affectés, que devient le fœtus ?

Si un léger accès de fièvre met toute la masse du sang en effervescence, celle de l’enfant en sera-t-elle exceptée ?

Il y a telle attaque nerveuse à laquelle l’organisation de la mère ne résiste que par sa force. Quelle ne doit pas être alors son action transmise à la masse faible, délicate et presque informe du fœtus ?

Un accès de passion produit la fausse couche. Nous souffrons quand nous voyons souffrir ; et une douleur étrangère agira sur nous, et la douleur de la mère n’agira pas sur le fœtus, partie d’elle-même !

La gaieté est également contagieuse.