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& qui s’appelle alors recipient. V. Distillation.

On entend communément par alambic l’instrument entier qui sert pour la distillation avec tout ce qui en dépend : mais dans le sens propre, ce n’est qu’un vaisseau qui est ordinairement de cuivre, auquel est adapté & exactement joint un chapiteau concave, rond & de même métal, servant à arrêter les vapeurs qui s’élevent, & à les conduire dans son bec.

La chaleur du feu élevant les parties volatiles de la matiere qui est au fond du vaisseau, elles sont reçûes dans le chapiteau, & y sont condensées par la froideur de l’air, ou par le moyen de l’eau qu’on applique extérieurement. Ces vapeurs deviennent ainsi une liqueur qui coule par le bec de l’alambic, & tombe dans un autre vaisseau appellé récipient. Voyez Récipient.

Le chapiteau de l’alambic est quelquefois environné d’un vaisseau plein d’eau froide, & qu’on nomme un réfrigérent, quoique dans cette vûe on se serve aujourd’hui plus communément d’un serpentin. V. Réfrigérent, Serpentin, &c.

Il y a différentes sortes d’alambics ; il y en a un où le chapiteau & le matras en cucurbite sont deux pieces séparées ; & un autre où le chapiteau est joint hermétiquement à la cucurbite, &c. Voyez Cucurbite, Matras, Récipient. (M)

* Voyez Planche III. de Chimie, fig. 1. un alambic de verre, composé d’un matras A & d’un chapiteau B. Fig. 2. un alambic de verre, composé d’une cucurbite A ; d’un chapiteau tubulé B ; C tube du chapiteau ; D bouchon du tube. Fig. 3. un alambic de métal ; d la cucurbite ; e le chapiteau avec son réfrigérent ; fle récipient. Figure 4. alambics au bain-marie, où se font en même tems plusieurs distillations ; i petit fourneau de fer ; l bain-marie ; m ouverture par laquelle on met de l’eau dans le bain-marie à mesure qu’elle s’y consume ; nnn chapiteaux des alambics ; ooo récipiens. Figure 5. alambic au bain de sable ou de cendre ; a porte du cendrier ; b porte du foyer ; c capsule de la cucurbite ; d le sable ; e chapiteau de l’alambic.

A LA MORT, Chiens, (cri de Chasse.) on parle ainsi à un chien lorsque le cerf est pris.

ALAN, s. m. en Venerie, c’est un gros chien de l’espece des dogues.

* Alan, (Géog.) ville de Perse dans la province d’Alan, dans le Turquestan.

* ALAND, (Géog.) isle de la mer Baltique, entre la Suede & la Finlande.

* ALANGUER, (Géog.) ville de Portugal dans l’Estramadure.

ALANIER, s. m. (Jurisprudence.) dans quelques anciennes coûtumes est le nom qu’on donnoit à des gens qui formoient & élevoient pour la chasse des dogues venus d’Espagne, qu’on nommoit alans. (H)

* ALAQUE, s. f. Voyez Plinthe ou Orlet.

* ALAQUECA, pierre qui se trouve à Balagate aux Indes, en petits fragmens polis, auxquels on attribue la vertu d’arrêter le sang, quand ils sont appliqués extérieurement.

* ALARBES, c’est, selon Marmol, le nom qu’on donne aux Arabes voleurs établis en Barbarie.

ALARES, s. m. (Hist. anc.) selon quelques anciens Auteurs, étoient une espece de milice chez les Romains ; ainsi appellée du mot Latin ala, à cause de leur agilité & de leur légereté dans les combats.

Quelques-uns veulent que ç’ait été un peuple de Pannonie : mais d’autres, avec plus d’apparence de raison, ne prennent alares que pour un adjectif ou une épithete qu’on donnoit à la Cavalerie, parce qu’elle étoit toûjours placée aux deux ailes de l’armée ; raison pour laquelle on appelloit un corps de cavalerie ala. Voyez Aile, Cavalerie, &c. (G)

Muscles Alaires, musculi Alares, en Anatomie. Voyez Pterygoide.

ALARGUER, v. n. terme de Marine, qui signifie s’éloigner d’une cote où l’on craint d’échoüer ou de demeurer affalé ; mais il ne signifie pas avancer en mer & prendre le large en sortant d’un port. La chaloupe s’est alarguée du navire. (Z)

ALARME, s. f. ce mot vient de l’Italien all’arme, aux armes.

Poste d’alarme, est une espace de terrein que le Quartier-Mestre général ou Maréchal général des Logis assigne à un régiment pour y marcher en cas d’alarme.

Poste d’alarme dans une garnison, est le lieu où chaque régiment a ordre de venir se rendre dans des occasions ordinaires.

Pieces d’alarmes ; c’est ordinairement quelques pieces de canon placées à la tête du camp, & qui sont toûjours prêtes à être tirées au premier commandement, soit pour donner l’alarme aux troupes ou les rappeller du fourage en cas que l’ennemi se mette en devoir d’avancer pour attaquer l’armée. (Q)

* ALASTOR ; c’est, selon Claudien, un des quatre chevaux qui tiroient le char de Pluton lorsqu’il enleva Proserpine. Le même Poëte nous apprend que les trois autres s’appelloient Ophneus, Æthon & Nycteus, noms qui marquent tous quelque chose de sombre & de funeste. On donne encore le nom d’alastor à certains esprits qui ne cherchent qu’à nuire.

ALATERNE, s. m. en Latin alaternus, arbrisseau dont les fleurs font d’une seule feuille en forme d’entonnoir, & découpées en étoile à cinq pointes. Le pistil qui sort du fond de ces fleurs devient dans la suite un fruit ou une baie molle, remplie ordinairement de trois semences, qui ont d’un côté une bosse, & de l’autre des angles. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* On en fait des haies : on le met en buisson dans les plates-bandes des parterres. Si on le veut encaisser, on lui donnera un tiers de terre à potager & un tiers de terreau de couche. On emploie ses feuilles en gargarisme dans les inflammations de la bouche & de la gorge.

* ALATRI, (Géog.) ancienne ville d’Italie, dans la campagne de Rome. Long. 30. 58 lat. 41. 44.

* ALAVA ou ALABA, (Géog.) petite province d’Espagne ; Victoria en est la capitale.

* ALAUT ou ALT, (Géog.) riviere de la Turquie en Europe ; elle sort des montagnes qui séparent la Moldavie de la Transylvanie, & se jette dans le Danube.

A-L’AUTRE, terme de Marine ; ce mot est prononcé à haute voix par l’équipage qui est de quart, lorsqu’on sonne la cloche, pour marquer le nombre des horloges du quart ; & cela fait connoître qu’ils veillent & qu’ils entendent bien les coups de la cloche. Voyez Quart. (Z)

ALBA, s. f. (Commerce.) petite monnoie d’Allemagne, en François demi-piece ; elle vaut huit fenins du pays, & le fenin vaut deux deniers ; ainsi l’alba vaut seize deniers de France. Voyez Denier.

* ALBADARA, c’est-le nom que les Arabes donnent à l’os sésamoïde de la premiere phalange du gros orteil. Il est environ de la grosseur d’un pois. Les Magiciens lui attribuent des propriétés surprenantes, comme d’être indestructible, soit par l’eau, soit par le feu. C’est là qu’est le germe de l’homme que Dieu doit faire éclorre un jour, quand il lui plaira de le ressusciter. Mais laissons ces contes à ceux qui les aiment, & venons à deux faits qu’on peut lire plus sérieusement. Une jeune femme étoit sujette à de fréquens accès d’une maladie convulsive contre laquelle tous les remedes avoient échoüé. Elle s’adressa à un Medecin d’Oxfort qui avoit de la réputation, & qui