pourquoi l’huile d’amandes ameres se conserve plus long-tems, sans se rancir, que l’huile d’amandes douces. On employe les amandes ameres extérieurement, pour nettoyer & embellir la peau ; l’huile qu’on en tire est bonne pour la surdité, elle entre souvent dans les linimens anodyns. L’huile d’amandes ameres employée extérieurement est bonne pour les duretés des nerfs, pour effacer les taches de la peau, & pour dissiper la dureté du ventre des enfans. Selon quelques-uns, l’esprit de vin tartarisé empêche les huiles d’amandes douces & d’amandes ameres de devenir rances.
Les amandes douces procurent le sommeil & augmentent la secrétion de la semence ; les unes & les autres conviennent en tout tems, à tout âge & à toutes sortes de tempéramens, pourvû qu’on en use modérément.
On exprime des amandes douces pilées & délayées dans l’eau, un lait que l’on fait boire aux gens maigres ou hectiques, aux pleurétiques, & qui leur fait un bien évident, parce que ce lait contient beaucoup de parties huileuses balsamiques, propres à nourrir & rétablir les parties solides, à modérer le mouvement impétueux des humeurs & à adoucir leur acreté.
La différence du goût entre les amandes douces & les ameres, vient de ce que dans les douces il se trouve moins de sel, & que ce sel est parfaitement lié & retenu par des parties rameuses, de sorte qu’il ne peut faire qu’une impression très-légere sur la langue. Les ameres au contraire contiennent plus de sel acre, qui n’étant qu’à demi embarrassé par des parties huileuses, excite une sensation plus forte & plus desagreable.
L’huile d’amandes douces tirée sans feu est la meilleure ; elle soulage dans les douleurs, les spasmes & les convulsions. (N)
* Pour faire l’huile d’amandes douces, choisissez-les ; jettez-les dans l’eau chaude ; ôtez-en la peau ; essuyez avec un linge. Pilez dans un mortier ; mettez la pâte dans un sac de canevas, & le sac sous une presse, & vous aurez de l’huile sans feu.
Vous aurez de la même maniere l’huile d’amandes ameres ; vous observerez seulement de mettre la pâte chaude dans le sachet de canevas.
Vous confirez les amandes vertes, comme les abricots. Voyez Abricot. C’est encore la même méthode qu’il faut suivre pour les mettre en compote.
Si vous prenez pour deux livres d’amandes, une livre ou cinq quarterons de sucre ; que vous le fassiez cuire à la plume ; que vous y jettiez vos amandes ; que vous remuiez bien, pour les empêcher de prendre au fond ; que vous continuiez jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sucre ; que vous les mettiez ensuite sur un petit feu ; que vous les y teniez jusqu’à ce qu’elles petent ; que vous les remettiez dans la poësle, & les y teniez couvertes jusqu’à ce qu’elles soient essuyées ; vous aurez des amandes à la praline grises.
Si quand vos amandes ont pris sucre, vous les laissez égouter dans un poëslon, & qu’à cette égouture vous ajoûtiez un peu d’eau, de cochenille, d’alun & de crême de tartre ; que vous fassiez bien cuire le tout, & que vous y jettiez vos amandes, vous les aurez pralines rouges.
Si vous vous contentez de les faire cuire dans du sucre préparé & cassé, vous les aurez blanches.
Prenez du sucre en poudre, du blanc d’œuf, de la fleur d’orange, faites-en une glace ; roulez-y vos amandes pelées ; faites-leur prendre cette glace ; dressez-les sur un papier ; mettez-les sur ce papier sécher à petit feu dans un four, & vous aurez des amandes glacées.
Si après avoir échaudé & pelé vos amandes, vous les jettez dans du blanc d’œuf, & de-là dans du sucre en poudre ; si vous les glacez ensuite, recommençant de les remettre dans le blanc d’œuf, de-là dans le sucre en poudre, & de les glacer jusqu’à ce qu’elles soient assez grosses ; vous aurez des amandes soufflées.
Amande (Commerce.) fruit très-dur & extrêmement amer qui sert de basse monnoie aux indes orientales, principalement où les cauris des Maldives n’ont point cours. Voyez Cauris.
Ces amandes croissent & sont très-communes dans la Caramanie deserte ; on les envoie premierement à Ormus, île du golfe Persique, & d’Ormus elles passent dans une grande partie des Indes. La valeur de ces amandes va assez communément jusqu’à quarante-cinq à cinquante pour un pacha, petite monnoie de cuivre d’une valeur variable, de six à sept deniers de France.
Amande, en terme de fourbisseur, est cette partie de la branche d’une garde d’épée qui en occupe le milieu, de figure un peu ovale comme la poignée, & enrichie de divers ornemens. Voyez la fig. 9. Pl. du Damasquineur, qui représente une garde d’épée : on donne le nom d’amande à l’endroit n de la branche qui est en ventre ou renflement oval.
* AMANDÉ, s. m. c’est une boisson qui se fait de la maniere suivante. Pelez des amandes douces ; faites bouillir légerement dans de l’eau une demi-poignée d’orge mondé ; jettez cette eau ; faites bouillir votre orge une seconde fois, jusqu’à ce qu’il commence à crever ; retirez la décoction ; passez le tout par un linge ; pilez vos amandes ; à mesure qu’elles se mettent en pâte, délayez cette pâte avec la décoction d’orge. Vous aurez un lait dans lequel vous dissoudrez du sucre ; ajoûtez-y un peu de fleur d’orange, & vous aurez une boisson agréable au goût, rafraichissante, somnifere, & nourrissante. Voyez Amandier.
AMANDEMENT, s. m. (Agric.) c’est l’action d’amander une terre. Voyez Amander. (K)
AMANDER, v. a. (Agriculture.) c’est améliorer une terre maigre & usée en y répandant de bon fumier, ou d’autres engrais convenables à sa nature. Il y a plusieurs sortes d’amandemens, tels que les fumiers, les terres, les cendres, les excrémens des animaux ; les curures des marres, des étangs, & les boues des rues. Voyez Engrais. (K)
AMANDIER, en latin amygdalus, arbre dont la fleur est composée de plusieurs feuilles disposées en rose ; il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit dur, ligneux, oblong, & recouvert d’une sorte d’écorce ; ce fruit renferme une semence oblongue. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)
L’Amandier sert à recevoir les greffes des pêchers & des abricotiers. Ses feuilles & ses fleurs sont toutes semblables à celles du pêcher ; son fruit oblong & verdâtre forme une coque qui renferme une amande douce, ou amere ; c’est par ce moyen qu’il perpétue son espece. (K)
Sur le fruit de l’amandier, voyez Amande.
* AMANDOURI, sorte de coton qui vient d’Alexandrie par la voie de Marseille.
* AMANGUER, ville d’Asie dans l’isle de Nyphon, sur la côte occidentale de Jamaysoti, où elle a un port.
AMANSES, s. f. plur. (Chimie) mot barbare & factice, dont certains Alchimistes fantasques se servent pour dire, pierres précieuses contrefaites, ou pierres artificielles, ou factices. Voyez Pierre. (M)
* AMANT, AMOUREUX, adj. (Gramm.) Il suffit d’aimer pour être amoureux ; il faut témoigner qu’on aime pour être amant. On est amoureux de