taine proportion de mercure, en remuant les deux substances, qui par ce moyen s’incorporent ensemble. La trituration seule pourroit suffire pour faire cette dissolution, ou cet alliage du mercure avec les métaux : mais l’opération se fait mieux par la chaleur.
Tous les métaux, excepté le fer, s’unissent & s’amalgament plus ou moins facilement avec le mercure : mais l’or est celui de tous qui le fait le plus aisément ; ensuite l’argent, puis le plomb & l’étain ; le cuivre assez difficilement, & le fer point du tout. Il n’est cependant pas absolument impossible de le faire ; il paroît que Becker en a connu les moyens. Le remede de M. Desbois, Medecin de la Faculté de Paris, est un alliage de fer & de mercure.
L’amalgamation de l’or se fait ordinairement en échauffant les lames ou feuilles d’or jusqu’à ce qu’elles soient rouges ; après quoi on verse le mercure dessus, & on remue le mêlange avec une petite baguette de fer jusqu’à ce qu’il commence à fumer ; alors on le jette dans un vaisseau plein d’eau, où il se fige & devient maniable.
Cette sorte de calcination est fort en usage chez les Orfevres & les Doreurs, qui par ce moyen rendent l’or fluide & ductile pour servir à leurs ouvrages.
Ce mêlange ou amalgame étant mis sur un autre métal, par exemple sur le cuivre, & le tout étant mis ensuite sur le feu à évaporer, l’or reste seul sur la surface du cuivre ; ce qui forme ce qu’on appelle dorure. Voyez Dorure.
On peut enlever la noirceur de l’amalgame en le lavant avec de l’eau, & on peut en séparer une portion de mercure en l’exprimant à travers un linge ; le reste étant évaporé dans un creuset, l’or reste sous la forme d’une poudre impalpable, & dans cet état on l’appelle chaux d’or. Voyez Or. L’or retient environ trois fois son poids du mercure par l’amalgamation. (M)
AMALGAME, s. m. en Chimie est une combinaison ou un alliage du mercure avec quelqu’un des métaux. Voyez Amalgamation, Mercure, Métal. Ce mot est formé du Grec ἄμα, simul, ensemble, & de γάμειν, jungere, joindre.
L’amalgame du mercure avec le plomb est une substance molle, friable, & de couleur d’argent. Voyez Plomb.
Si on lave cet amalgame avec de l’eau bien claire & qui soit chaude, & qu’on le broye en même tems dans un mortier de verre, les impuretés du métal se mêleront avec l’eau ; & si on change l’eau & qu’on répete la lotion plusieurs fois, le métal se purifiera de plus en plus. Un des plus grands secrets de la Chimie, selon Boerhaave, c’est de trouver moyen d’avoir à la fin la liqueur aussi pure & aussi nette, que lorsqu’elle a été versée sur l’amalgame ; ce qui pourroit fournir une méthode d’annoblir les métaux, ou de les retirer des métaux moins précieux. V. Transmutation, Pierre philosophale, &c.
Cette maniere philosophique de purifier les métaux, peut s’appliquer à tous les métaux, excepté au fer. Voyez Amalgamation.
Les amalgames s’amollissent par la chaleur, & au contraire se durcissent par le froid. Les métaux amalgamés avec le mercure, prennent une consistance molle & quelquefois presque fluide, selon la quantité du mercure qu’on y a employée.
On peut retirer les métaux du mercure & les remettre dans leur premier état par le moyen du feu. Le mercure est volatil, & cede bien plus aisément au feu que ne font les métaux ; c’est pourquoi en mettant l’amalgame sur le feu, le mercure se dissipe & le métal reste divisé en petites parties, ce qui est l’effet du mercure qui a dissous le métal qui est ainsi réduit
en poudre, qu’on nomme quelquefois chaux. Voyez Chaux d’or.
Si on veut ne pas perdre ainsi le mercure par l’évaporation, il faut faire l’opération dans des vaisseaux clos, dans une cornue avec son récipient, & y faire distiller le mercure comme on fait dans la révivification du mercure de son cinabre.
Et pour avoir le métal dans son premier état, tel qu’il étoit avant que d’en faire l’amalgame, on prend la poudre ou la chaux du métal, qui reste après en avoir retiré le mercure, & on fait fondre ce reste dans un creuset.
L’amalgame est un moyen dont on se sert dans plusieurs pays pour tirer l’or & l’argent de leurs mines. On broye ces mines avec du mercure qui se charge de ce qu’elles ont de fin, c’est-à-dire de ce qu’elles ont d’or ou d’argent, & qui ne se mêle point avec la terre,ni avec la pierre ; de sorte que le mercure étant retiré de la mine par son propre poids & par la lotion qu’on fait de ce mercure dans de l’eau, on retire par la cornue le mercure, qui laisse le métal qui étoit dans la mine. (M)
AMALGAMER, v. a. Voyez Amalgame & Amalgamation
* AMALTHÉE, s. f. c’est le nom de la chevre qui allaita Jupiter, & que ce dieu par reconnoissance plaça parmi les astres. Les Grecs ont fait d’une de ses cornes leur corne d’abondance. Voyez Chevre.
* AMAM, ville de la tribu de Juda. Voyez Josué, 15. 26.
* AMAN, port du Royaume de Maroc sur la côte de l’Océan Atlantique, entre le cap Ger & celui de Canthin.
* AMANA, île de l’Amérique septentrionale, & une des Lucayes.
* AMANAS, îles Turques au nord de l’île Espagnole dans l’Amérique ; ce sont les plus orientales.
* AMANBLUCÉE, s. f. toile de coton qui vient du Levant par la voie d’Alep.
* AMANCE, bourg de France en Lorraine sur l’Amance, ruisseau. Long. 23. 57. 9. lat. 48. 45. 5.
* AMAND (Saint), ville des Pays-Bas dans le Comté de Flandre sur la Scarpe. Long. 21. 5. 42. lat. 50. 27. 12.
* Amand (Saint), ville de France dans le Bourbonnois sur le Cher & les confins du Berry. Long. 20. 20. lat. 46. 32.
* Amand (Saint), petite ville de France dans le Gatinois au diocèse d’Auxerre.
AMANDE, s. f. semence renfermée dans une écorce dure & ligneuse. Le composé de ces deux parties est appellé noyau. Voyez Noyau (I)
Les amandes sont douces ou ameres. Les amandes douces passent pour être nourrissantes, mais elles sont de difficile digestion, lorqu’on en mange trop. On en fait avec le sucre différentes sortes de préparations, comme des massepains, des macarons : on en tire l’orgeat, & une huile fort en usage en Medecine. Elle est excellente dans les maladies des poumons, la toux, les aigreurs d’estomac, l’asthme & la pleurésie. Sa qualité adoucissante & émolliente la rendent d’un usage admirable dans la pierre de la vessie, dans la gravelle, dans toutes les maladies des reins, & de la vessie. Elle corrige les sels acres & irritans qui se trouvent dans l’estomac & les intestins ; elle est bonne pour la colique & la constipation. On en donne aux femmes enceintes quelque tems avant qu’elles accouchent. Elle abbat les tranchées des enfans qu’elle purge, si on la mêle avec quelque sirop convenable.
L’amande douce contient beaucoup d’huile, peu de sel & de phlegme.
L’amande amere contient beaucoup d’huile, plus de sel que l’amande douce, peu de phlegme ; c’est