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d’une affaire très-importante après le fâcheux succès de la bataille de Verneuil, le roi très-occupé d’une fête qu’il vouloit donner, lui en fit voir les apprêts, & lui demanda ce qu’il en pensoit : Je pense, dit la Hire, qu’on ne sauroit perdre son royaume plus gaiement.

Ragneau (François) qui fleurissoit sur la fin du xvj. siecle, étoit né à Méhun-sur-Yevre. Il est auteur d’un grand commentaire sur la coûtume de Berry, & d’autres ouvrages semblables estimés de nos jurisconsultes. (D. J.)

MEIBOMIUS, conduits de meibomius, (Anat.) cet auteur a découvert de nouveaux vaisseaux qui prennent leur chemin vers les paupieres, ce qui lui a donné occasion d’écrire une lettre à l’Angelot sur cette découverte ; on les appelle les conduits de Meibomius. Voyez Œil. Son ouvrage est intitulé : Meibom. de fluxu humorum ad oculum, Helmst. 1687.

MEIDUBRIGA, (Géog. anc.) c’est la même ville que Médobrega, dont nous avons parlé ci-dessus. Voyez-en l’article. (D. J.)

MEIGLE, s. m. (Econom. rust.) outil de vigneron, composé d’un fer large du côté du manche, & se terminant en pointe. On s’en sert beaucoup à Chabli.

MEIMAC, (Géogr.) petite ville de France dans le Limousin, à 7 lieues de Tulles, entre la Vésere & la Dorgogne, avec une abbaye d’hommes, ordre de S. Benoît, fondée en 1080. Long. 18. 50. latit. 45. 10. (D. J.)

MEIN, s. m. (Comm.) poids des Indes, qu’on nomme autrement man. Le mein d’Agra, capitale des états du grand Mogol, dont Surate est la ville du plus grand commerce, est de soixante serres, qui font 57 livres de Paris. Voyez Man. Diction. de commerce. (G)

Mein, le, (Géog.) en latin Mœnus, grande riviere d’Allemagne. Il prend ses deux sources au marquisat de Culmbach sur les confins de la Bohème, dans les mêmes montagnes, d’où sortent la Sala & l’Egra, qui vont se perdre dans l’Elbe, l’une au nord, l’autre à l’orient, & le Nab qui coulant vers le midi porte ses eaux au Danube.

Les deux sources du Mein sont distinguées par les surnoms de weis, blanc, & de roth, rouge. La plus septentrionale est le Mein-blanc, & la plus méridionale est le Mein-rouge ; tous deux se joignent à Culmbach ; le Mein arrose l’évêché de Bamberg ; celui de Wurtzbourg baigne l’électorat de Mayence, passe à Aschaffenbourg, à Sclingstad, à Hanau, à Francfort, & va finalement se dégorger dans le Rhin à la porte Mayence. Le Mein a été long-tems écrit Moyn. (D. J.)

MEISSEN, (Géog.) en latin Misna, Misnia & Misena, considérable ville d’Allemagne dans l’électorat de Saxe, capitale du Margraviat de Misnie, auquel elle donne le nom ; elle appartenoit autrefois à son évêque, qui étoit suffragant de Prague, mais les électeurs de Saxe ont sécularisé cet évêché. Ce fut en 928 que l’empereur Henri fit bâtir Meissen, & qu’il établit le marquisat de Misnie. Aujourd’hui Meissen est luthérienne. Elle reçoit son nom du ruisseau qu’on appelle la Meisse, qui y tombe dans l’Elbe, sur lequel cette ville est située, à 3 milles S. E. de Dresde, 9 S. E. de Leipsick, 15 S. E. de Wittemberg, 80 N. O. de Vienne. Long. 31. 25. latit. 51. 13.

MEIX, s. m. (Droit cour. franç.) ce vieux terme est particulier aux coutumes des deux Bourgognes & à celle de Nivernois, où le meix signifie non seulement la maison qu’habite le main-mortable & l’homme de condition servile, mais encore les héritages qui sont sujets à main-morte & qui accompagnent la maison. Ainsi l’art. 4. du tit. IX. de la coûtume du

duché de Bourgogne porte qu’un meix assis en lieu de main-morte & entre meix main-mortable, est réputé de semblable condition que sont les autres meix, s’il n’y a titre & usances au contraire. (D. J.)

MEKKIEMES, (Hist. mod.) nom que les Turcs donnent à une salle d’audience, où les causes se plaident & se décident. Il y a à Constantinople plus de vingt de ces mekkiemes.

MÉLA ou MELLA, (Géog. anc.) dans Virgile l. IV. v. 277. riviere de la Gaule transpadane, dont la source est au mont Brennus. Elle passe au couchant de Brescia, & à quelque distance de la ville, d’où vient que Catulle, carmin. LXII. v. 31. dit :

Flavus quam molli præcurrit flamine Mela
Brixia, Veronæ mater amata meæ.

En effet, Méla tombe dans l’Oglio aux confins du Bressan, du Crémonese & du Mantouan. Cette riviere garde encore son nom & sa source au couchant du lac d’Idro aux confins du Trentin ; elle se perd dans l’Oglio auprès & au-dessus d’Ostiano. (D. J.)

Méla, (Géog.) Mila par Marmol, & Mileum dans Antonin, ancienne ville d’Afrique, au pays d’Alger. Elle est remarquable par deux conciles qui s’y sont tenus ; le premier, en 402 ; le second, en 416 : l’un & l’autre est nommé concilium milevitanum. Saint Optat a été évêque de cette ville ; aussi est-il qualifié milevitanus episcopus à la tête de ses œuvres, dont M. Dupin a donné la meilleure édition en 1700, in-folio. Ce grand ennemi des Donatistes mourut vers l’an 380. (D. J.)

MELAMPYRUM, (Botan.) en françois blé de vache, genre de plante à fleur en masque, monopétale, anomale, & divisée en deux levres ; la levre supérieure est en forme de casque, & l’inférieure n’est pas découpée. Il sort du calice un pistil qui tient à la partie postérieure de la fleur comme un clou ; ce pistil devient dans la suite un fruit ou une coque qui s’ouvre en deux parties ; cette coque est divisée en deux loges par une cloison, & remplie de semences qui ressemblent à des grains de froment. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

MÉLANAGOGUE, (Thérapeutique.) signifie dans la doctrine des anciens remedes qui purge la mélancolie. Voyez Mélancolie, Humeur & Purgatif. (b)

MELANCHLŒNES, les, (Géog. anc.) en latin Melanchlœni, ancien peuple de la Sarmatie asiatique, selon Pline, l. V. c. ix. qui les place dans les terres entre le Palus Moeotide & le Volga. Hérodote dit : « Tous les Mélanchlœnes portent des habits noirs, & c’est de là que leur vient leur nom ; ce sont les seuls entre les Sarmates qui se nourrissent de chair humaine ». (D. J.)

MÉLANCOLIE, s. f. (Economie animale.) c’est la plus grossiere, la moins active, & la plus susceptible d’acidité de toutes nos humeurs. Voyez Humeur.

La mélancolie étoit, selon les anciens, froide & seche ; elle formoit le tempérament froid & sec. Voyez Tempérament.

Mélancolie, s. f. c’est le sentiment habituel de notre imperfection. Elle est opposée à la gaieté qui naît du contentement de nous-mêmes : elle est le plus souvent l’effet de la foiblesse de l’ame & des organes : elle l’est aussi des idées d’une certaine perfection, qu’on ne trouve ni en soi, ni dans les autres, ni dans les objets de ses plaisirs, ni dans la nature : elle se plaît dans la méditation qui exerce assez les facultés de l’ame pour lui donner un sentiment doux de son existence, & qui en même tems la dérobe au trouble des passions, aux sensations vives qui la plongeroient dans l’épuisement. La mé-