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Les animaux qui marchent sur deux piés, & qui ne sont point oiseaux, ont le talon court, & proche des doigts du pié ; en sorte qu’ils posent à-la-fois sur les doigts & sur le talon, ce que ceux qui vont sur quatre piés ne sont pas, leur talon étant fort éloigné du reste du pié. (D. J.)

Marcher en colonne renversée, (Art milit.) c’est marcher la droite de l’armée faisant la gauche, ou la gauche la droite. Voyez Marches.

Marcher, (Art milit.) marcher par manches, demi-manches, quart de manches, ou quart de rang de manches. Voyez Divisions & Evolutions.

Marcher, (Marine.) voyez Ordre de marchr. Marcher dans les eaux d’un autre vaisseau, c’est faire la même route que ce vaisseau en le suivant de près, & en passant dans les mêmes endroits qu’il passe.

Marcher en colonne, c’est faire filer les vaisseaux sur une même ligne les uns derriere les autres : ce qui ne peut avoir leu que quand on a le vent en poupe ou le vent largue.

Marcher l’étoffe d’un chapeau, terme de Chapellerie, qui signifie manier avec les mains à froid sur la claie, ou à chaud sur le bassin, le poil ou la laine dont on a dressé les quatre capades d’un chapeau avec l’arçon ou le tamis.

Pour faire cette opération à froid, il faut enfermer chaque capade dans la feutriere l’une après l’autre ; & pour la faire à chaud, on les y enferme toutes les quatre ensemble, les unes par-dessus, les autres avec des lambeaux entre chaque capade ; il faut outre cela, pour la façon à chaud, jetter de tems en tems de l’eau sur le basin & sur la feutriere avec un goupillon. C’est à force de marcher l’étoffe, qu’elle se feutre. Voyez Chapeau.

Marcher, en terme de Potier de terre ; c’est fouler la terre avec les piés quand elle a trempé pendant quelques jours dans de l’eau.

Marcher, parmi les ouvriers qui ourdissent au métier ; c’est presser les marches du pié, afin de faire mouvoir convenablement les lisses. Voyez l’article Lisse.

MARCHESVAN, (Calend. des Hébreux) mois des Hébreux ; c’étoit le huitieme mois de leur année ; il répondoit en partie à notre mois d’Octobre, & en parti à notre mois de Novembre. Voyez Mois. (D. J.)

MARCHET, s. m. ou MARCHETA, (Hist. d’Anglet.) droit en argent que le tenant payoit autrefois au seigneur pour le mariage d’une de ses filles.

Cet usage se pratiquoit avec peu de différence dans toute l’Angleterre, l’Ecosse, & le pays de Galles. Suivant la coutume de la terre de Dinover dans la province de Caermarthen, chaque tenant qui marie sa fille, paye dix schelins au seigneur. Cette redevance s’appelle dans l’ancien breton, gwaber marched, c’est-à-dire présent de la fille.

Un tems a été qu’en Ecosse, dans les parties septentrionales d’Angleterre, & dans d’autres pays de l’Europe, le seigneur du fief avoit droit à l’habitation de la premiere nuit avec les épousées de ses tenans. Mais ce droit si contraire à la justice & aux bonnes mœurs, ayant été abrogé par Malcom III. aux instances de la reine son épouse, on lui substitua une redevance en argent, qui fut nommée le marcher de la mariée.

Ce fruit odieux de la débauche tyrannique a été depuis long-tems aboli par toute l’Europe ; mais il peut rappeller au lecteur ce que Lactance dit de l’infame Maximien, ut ipse in omnibus nuptiis prægustator esset.

Plusieurs savans anglois prétendent que l’origine du borough-english, c’est-à-dire du privilége des cadets dans les terres, qui a lieu dans le Kentshire,

vient de l’ancien droit du seigneur dont nous venons de parler ; les tenans présumant que leur fils ainé étoit celui du seigneur, ils donnerent leurs terres au fils cadet qu’ils supposoient être leur propre enfant. Cet usage par la suite des tems, est devenu coutume dans quelques lieux. (D. J.)

MARCHETTES, s. f. (Soierie.) petites marches qui font lentement baisser les lisses de liage.

Marchette, (Chasse.) c’est un morceau de bois qui tient une machine en état, & sur lequel un oiseau mettant le pié se prend dans la machine, en faisant tomber cette marchette.

MARCHIENNES au Pont, (Géog.) bourg des Pays bas, dans l’évêché de Liége, aux deux côtés de la Sambre, à huit lieues S. O. de Namur, une O. de Charleroi. Il ne faut pas confondre ce bourg, comme ont fait les auteurs du Dictionnaire de la France, avec Marchiennes abbaye de Flandres, sur la Scarpe, entre Douai & Orchies. Long. 22. lat. 50. 23.

MARCHOMEDES les, ou MARDOMEDES, en latin Marchomedi, ou Mardomedi, (Géog. anc.) c’est le nom d’un des peuples qui furent vaincus par l’empereur Trajan, & qui étoient quelque part dans l’Assyrie : leur nom se lit diversement dans Eutrope, l. VIII. c. ij. (D. J.)

MARCIAGE, s. m. (Jurisprud.) est un droit seigneurial qui a lieu dans les coutumes locales de Bourbonnois ; il consiste en ce qu’il est dû au seigneur un droit de mutation pour les héritages roturiers, tant par la mort naturelle du précédent seigneur, que par celle du tenancier ou propriétaire.

Dans la châtellenie de Verneuil, le marciage consiste à prendre de trois années la dépouille de l’une quand ce sont des fruits naturels, comme quand ce sont des saules ou prés ; & en ce cas, le tenancier est quitte du cens de cette année. Mais si ce sont des fruits industriaux, comme terres labourables ou vignes, le seigneur ne prend que la moitié de la dépouille pour son droit de marciage, & le tenancier ne paye que la moitié du cens de cette année.

Dans cette même châtellenie, les héritages qui sont tenus à cens payable à jour nommé, & portant sept sols tournois d’amande à défaut de payement, ne sont point sujets au droit de marciage.

En la chatellenie de Billy, le marciage ne consiste qu’à doubler le cens dû pour l’année ou la mutation arrive.

En mutation par vente il n’y a point de marciage, parce qu’il est dû lods & ventes.

Il n’est point dû non plus de marciage pour les héritages qui sont chargés de taille & de cens tout ensemble, à-moins qu’il n’y ait titre, convention au contraire.

L’Eglise ne prend jamais de marciage par la mort du seigneur bénéficier, parce que l’Eglise ne meurt point ; elle prend seulement marciage pour la mort du tenancier dans les endroits où on a coûtume de le lever.

La coutume porte qu’il n’est dû aucun marciage au duc de Bourbonnois, si ce n’est dans les terres sujettes à ce droit, qui seroient par lui acquises, ou qui lui adviendroient de nouveau de ses vassaux & sujets ; il paroît à la vérité, que ceux-ci contestoient le droit : mais la coutume dit que monseigneur le duc en jouira, ainsi que de raison. Voyez Auroux des Pommiers, sur la coutume de Bourbonnois, à l’endroit des coutumes locales, & le gloss. de M. de Lauriere, au mot marciage. (A)

MARCIANOPOLIS, (Géog. anc.) ville de la Moésie dans les terres ; son nom lui avoit été donné en l’honneur de Marciana, sœur de l’empereur Trajan. Aussi toutes les médailles anciennes qui parlent de cette ville, la nomment Μαρκιανοπολις : il ne faut