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ner laquelle portoit anciennement le nom de Myla. (D. J.)

MYLASA, ou MYLASSA, (Géog. anc.) ville de la Carie, à 80 stades de la mer, selon Pausanias. Elle étoit située dans une riche campagne, au rapport de Strabon, & elle passoit pour une des trois principales ville de la province. Il n’y en avoit point dans tout le pays qui fût plus décorée de temples, de portiques, & d’autres édifices publics ; car elle possedoit dans son voisinage une fameuse carriere de très-beau marbre blanc. Jupiter carien y avoit un temple célebre. Sa statue tenoit à la main au-lieu du foudre la hache d’amasone, qu’Hercule avoit rapportée de son expédition contre ces anciennes guerrieres. On voit encore cette hache à deux tranchans sur les médailles de Mylasa ; mais elle est mieux représentée sur un bas-relief, où Jupiter Carien est nommé Dolichenus, du nom d’une île voisine des côtes de la Carie. Pline, liv. V. ch. xxix. nous apprend que les Romains accorderent la liberté à la ville & aux citoyens de Mylasa. (D. J.)

MYLIAS, (Géog. anc.) contrée qui faisoit originairement partie de la grande Phrygie, mais qui dans la suite sut rangée dans la Lycie. Ptolomée met dans cette contrée quatre villes qu’il nomme Podalea, Nysa, Choma, Condica. (D. J.)

MYLÆ, (Géogr. anc.) ville de l’île de Sicile, auprès de laquelle Velleius Paterculus, liv. II. chap. lxxix. & Suétone dans la vie d’Auguste, ch. xvj. nous apprennent qu’Agrippa vainquit Pompée. Il y avoit une autre Mylæ en Thessalie, qui fut prise par les Romains, & abandonnée au pillage, selon le récit de Tite Live, liv. XXXXII. chap. liv. (D. J.)

MYLOGLOSSE, en Anatomie ; paire de muscles qu’on nomme de la sorte, parce qu’ils naissent derriere les molaires, ou les dents à moudre, & qu’ils s’inserent à la base de la langue. Voyez Langue. (L)

MYLOHYOIDIEN, en Anatomie ; muscle large, mais court, situé immédiatement sous le muscle digastrique de la mâchoire inférieure, & qui naissant du bord inférieur de chaque côté de la mâchoire inférieure, s’insere à la base de l’os hyoïde. Voyez Hyoïde. (L)

MYLORD, (Hist. mod.) titre que l’on donne en Angleterre, en Ecosse, & en Irlande à la haute noblesse, & sur-tout aux pairs de l’un de ces trois royaumes, qui ont séance dans la chambre haute du parlement, aux évêques, & aux présidens des tribunaux. Ce titre signifie monseigneur, & quoique composé de deux mots anglois, il s’emploie même en françois lorsqu’on parle d’un seigneur anglois ; c’est ainsi qu’on dit mylord Albemarle, mylord Cobham, &c. Quelques françois, faute de savoir la vraie signification de ce mot, disent dans leur langue, un mylord, maniere de parler très incorrecte ; il faut dire un lord, de même qu’on dit en françois un seigneur, & non pas un monseigneur. Le roi d’Angleterre donne lui même le titre de mylord à un seigneur de la Grande-Bretagne lorsqu’il lui parle ; quand dans le parlement il s’adresse à la chambre-haute, il dit mylords, messeigneurs.

MYNDUS, (Géog. anc.) nom de la Carie, selon Strabon ; c’est aussi le nom d’une île de la mer Icarienne, selon Ptolomée, liv. V. ch. ij. (D. J.)

MYOGRAPHIE, s. f. (Anat.) c’est la partie de l’Anatomie qui donne la description des muscles. Ce nom est composé du grec μυον, muscle, & γραφη, description.

Browne miographia, à Londres 1681, en anglois, in-fol. il fut traduit en latin, & imprimé à Londres en 1684.

MYOLOGIE, s. f. en Anatomie ; description des muscles, ou connoissance de ce qui a rapport aux muscles du corps humain. Voyez Pl. d’Anatomie, Myologie. Voyez aussi Muscle.

Ce mot est forme de μυς, μυος, un muscle & λογος, discours. (L)

MYOMANIE, s. f. (Divinat.) espece de divination, ou méthode de prédire les événemens futurs par le moyen d’une souris. Voyez Divination.

Quelques auteurs regardent la myomanie comme une des plus anciennes manieres de deviner ; & croyent que c’est pour cela qu’Isaïe, liv. XVI. xvij. compte la souris parmi les abominations des idolatres. Mais outre qu’il n’est pas certain que le mot hébreu employé par le prophete, signifie une souris ; il est évident que le prophéte ne parle point en cet endroit de deviner par le moyen de cet animal, mais de l’abomination que commettoient contre la loi de Moise ceux qui mangeoient des souris, abominationem & murem, porte la vulgate.

Les souris ou les rats entroient pourtant pour quelque chose dans le système général de la divination parmi les Romains, & l’on tiroit des présages malheureux ou de leur cri, ou de leur voracité. Elien, liv. I. raconte que le cri aigu d’une souris suffit à Fabius Maximus pour se démettre de la dictature ; & selon Varon, Cassius Flaminius quitta la charge de général de la cavalerie sur un pareil présage. Plutarque, dans la vie de Marcellus, dit qu’on augura mal de la derniere compagne de ce consul, parce que des rats avoient ronge l’or du temple de Jupiter.

Le mot myomanie est formé du grec μυς, un rat, une souris, & de μαντεια, divination.

MYONNESOS, (Géogr. anc.) île de la Thessalie que Strabon met vis-à vis de Larisse. (D. J.)

MYOPE, adj. pris substantivement (Optique.) c’est une personne qui a la vue courte ou basse. Voyez Vue.

Ce mot vient du grec μύωψ, composé, à ce qu’on prétend, de μυς, souris, & de ωψ, œil, parce qu’on croit, dit-on, avoir observé que la souris a la vue courte. Nous nous en rapportons sur ce fait aux Naturalistes.

Myope se dit proprement de ceux qui voyent confusément les objets éloignés, & distinctement les objets proches. Ceux qui ont le défaut opposé s’appellent presbytes. Voyez Presbyte.

Le défaut de la vue des myopes ne vient ni du nerf optique, ni de la prunelle, mais de la forme du crystallin, ou de la distance à la quelle il est de la rétine. Quand le crystalin est trop rond ou trop convexe, il rend les rayons trop convergens, voyez Réfraction, de sorte qu’ils se réunissent trop près du crystallin, & avant de parvenir à la rétine ; c’est la même chose quand la rétine est trop proche du crystallin, quoique le crystallin ne soit pas trop convexe. Voyez Crystalin, Rétine, &c.

La trop grande convexité de la cornée fait aussi qu’on est myope, par la même raison. La cornée est cette membrane convexe semblable à de la corne qui paroît sur la surface du globe de l’œil. Voyez Cornée. On remarque en effet que presque toutes les personnes qui ont les yeux fort gros, ou la cornée fort convexe, sont myopes.

Le défaut des vues myopes diminue avec le tems ; parce que l’œil s’applatit à mesure que l’on avance en âge, & devient de la convexité nécessaire, pour que les rayons se réunissent exactement sur la retine. C’est pour cette raison qu’on dit que les vues courtes sont les meilleures, c’est-à-dire, celles qui se conservent le mieux & le plus long tems.

Ceux qui ont la vue myope, peuvent remédier à