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l’œil. Nerfs oculaires communs, nerfs oculaires externes. Voyez Moteurs.

Oculaire, s. m. (Dioptr.) on appelle ainsi celui des verres d’une lunette, ou d’un microscope qui est tourné vers l’œil. Voyez Lunette, Microscope, Télescope, &c. voyez aussi Objectif. (O)

Oculaire, pierre, (Hist. nat.) lapis ocularis. Mercati a donné ce nom à une espece d’opercule de coquille qui est l’umbilicus maximus.

Les anciens semblent aussi avoir donné indifféremment le nom de pierres oculaires à toutes le pierres dans lesquelles ils trouvoient ou croyoient trouver la ressemblance d’un œil. Les pierres qu’ils nommoient lapides ocellati, paroissent n’avoir été que des boules avec lesquelles les enfans jouoient comme les nôtres font avec les gobilles. (—)

OCULATION, s. f. (Jardinage.) c’est l’action d’ébourgeonner ou d’ôter les bourgeons inutiles des plantes, & sur-tout de la vigne : ce mot vient d’oculus, qui veut dire œil ou bourgeon. (K)

OCULÉE, pierre, (Hist. nat.) lapis oculatus, nom donné par Mercati à une pierre formée par l’assemblage d’un grand nombre de petits cailloux, telles que les pierres que les Anglois nomment pudding ; ce nom vient, suivant toute apparence, des cailloux ronds & roulés, renfermés dans cette pierre, qui ressemblent à des yeux. Voyez Mercati, Metallotheca.

OCULISTE, s. m. chirurgien qui s’applique particulierement à toutes les maladies des yeux, ocularius chirurgus, ophthalmiater.

Dans les statuts des Chirurgiens de Paris il y a un article qui porte, que ceux qui voudront être reçus pour exercer seulement la partie de la Chirurgie qui concerne la vûe, subiront un examen, dans lequel ils seront interrogés sur la théorie & sur la pratique, & qu’ils auront le titre d’expert pour les yeux, sans pouvoir y joindre celui de chirurgien.

Celui qui se destine aux maladies des yeux devroit néanmoins avoir toutes les connoissances qu’on exige dans les autres Chirurgiens, car les maladies sont presque toutes les mêmes, c’est les lieux qu’elles occupent qui en fait la différence : l’inflammation de l’œil n’est pas d’une autre nature que l’inflammation du foie & des poumons. Les principes généraux sont les mêmes, il faut seulement en faire des applications particulieres aux différentes parties, & les maladies y ont des symptômes relatifs aux fonctions lésées. On ne peut guère attendre de grands progrès de ceux qui se sont livrés spécialement à un genre d’exercice, sans avoir puisé dans les sources de l’art les grands principes qui doivent les diriger : le public qui n’est pas au fait des choses, croit aisément qu’un homme qui s’applique uniquement à la connoissance des maladies d’un organe doit avoir des lumieres supérieures à un autre, & cela seroit vrai s’il étoit d’ailleurs profondément instruit des principes de l’art. Mais souvent on ne choisit une partie que par l’incapacité où l’on se sent de s’adonner à l’exercice complet de l’art : il est certain que les auteurs qui ont le mieux traité des maladies des yeux, étoient des chirurgiens également versés dans la connoissance de toutes les maladies, & qui pratiquoient indistinctement toutes les grandes opérations de la Chirurgie : parmi les anciens, Guillemeau, éleve d’Ambroise Paré, & premier chirurgien du roi après son maître. Au commencement de ce siecle, Antoine Maître Jean, chirurgien à Mery-sur-Seine, qui termine son traité des maladies de l’Œil, le plus estimé que nous ayons, par ces mots..... « Je sais que la plûpart des chirurgiens négligent de s’appliquer aux maladies des yeux, parce qu’elles sont si nombreuses qu’on s’en est fait un monstre, & que l’on croit qu’elles

demandent toute l’application d’un homme, & une adresse toute singuliere pour exécuter toutes les opérations qui leur conviennent. Il n’est rien de tout cela ; elles sont nombreuses à la vérité, mais elles sont très-faciles à apprendre à un chirurgien déjà éclairé dans sa profession : elles n’ont point d’autres regles pour leur traitement que celles que l’on suit pour traiter les autres maladies, pourvû seulement qu’on ait égard à la nature de l’œil : & il n’est besoin que d’une adresse médiocre & d’un peu de jugement pour en faire les plus difficiles opérations ». Voilà l’avis d’un très habile oculiste sur un point où il ne doit pas être suspect. Il pouvoit mettre à un très-haut degré d’estime les talens nécessaires pour exercer convenablement cette partie de l’art, & personne n’avoit plus mérité d’en être cru sur sa parole. Il a été excellent oculiste, parce qu’il étoit très-bon chirurgien, & personne n’ignore que les opérations les mieux concertées de la chirurgie oculaire, sont dûes à des chirurgiens qui n’en ont point fait leur capital ; la fistule lacrymale par M. Petit, la cataracte dont M. Chery a connu la possibilité de l’extraction, pratiquée si heureusement de nos jours par M. Daviel, &c. (Y)

Voici la notice des auteurs qu’un bon oculiste doit connoître.

Anel, Méthode pour guérir les fistules lacrymales. Turin 1713 & 1714, in-4°. Item, Dissertation sur la nouvelle découverte de l’hydropisie du conduit lacrymal. Paris 1716, in-12.

Aquapendente (Hyeronimus Fabricius ab), Tractatus de oculo visus organo. Patav. 1601, fol. Francof. 1605, 1613, fol. & dans ses ouvrages anatom. & physiol. Lips. 1687, fol. cum Albini præfatione, L. B. 1738, fol.

Bailly, on the preservation. of the Sigh. London, 1560, in-12.

Banister (Richard), Traité des yeux, contenant la connoissance & la cure de onze cens treize maladies, auxquelles cette partie & les paupieres sont sujettes. Londres, 1622, in-4°. en anglois.

Bastisch, des maladies des yeux. Dresdæ 1583, fol. fig. en allemand.

Beddevole, remarques sur les yeux des oiseaux. Genève 1680, in-8°.

Beneventus Hierosolimitanus, de oculis, eorumque ægritudinibus & curis. Venetils 1550, in fol. & in-4°.

Boye, a disquisition about the final causes of natural things, &c. with some uncommon observations about vitiated sight. Lond. 1689, in-8°. rare.

Brisseau, de la cataracte & du glaucoma. Paris 1709, in-12. fig.

Briggs (Guillelm.) ophthalmographia. Cantabridgiæ 1675, in-8°. il y donne une exacte description de l’œil avec la méthode de le disséquer.

Burgos (Joh. de), de pupillâ oculi. Romæ 1543, in 8°. Le P. Paul, Fra Paolo, beau génie, est le premier, pour le dire en passant, qui ait observé la contraction & la dilatation de la prunelle de l’œil.

Barrhus (Joseph Frider.) epistola de artificio humores oculorum restaurandi. Hafn. 1669, in-4°.

Carcanus (Joh. Bapt.) de cordis vasorum in fœtu, & de musulis palpebrarum & oculorum. Ticini 1574, in-8°.

Cocchi (Anton.) epistola ad Morgagnum de lente crystalina oculi humani, verâ suffusionis sede. Romæ 1721, in-8°.

Coward (Guillelm.) ophthalmomiatria, sive oculorum medela. London. 1706, in-8°.

Dubois, des maladies qui arrivent à l’œil, & des remedes les plus convenables pour les guérir sans opération manuelle. Paris 1733, in-12.