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d’écorce de gommier ; c’est le mâle seul qui apporte tout ce qui doit entrer dans la composition du nid, la femelle le construit ; le milieu du nid est de coton, & l’extérieur est garni de mousse & d’écorce de gommier. Il n’excede pas la grosseur de la moitié d’un œuf de pigeon. La femelle pond deux œufs gros comme de petits pois ; le mâle & la femelle les couvent alternativement pendant l’espace de 10 ou 12 jours. Hist. gén. des Antilles, par le P. du Tertre, t. II.

Il y a plusieurs especes d’oiseaux mouches, qui different plus par la couleur que par la grosseur ; on distinguera aisément ces oiseaux de tous les autres par leur petitesse, qui égale celle de nos plus gros bourdons. Voyez Oiseau. (I)

Oiseau pourpré, Voyez Poule sultane.

Oiseau royal, Pl. IX. fig. 2. oiseau auquel on a donné ce nom, parce qu’il a sur le derriere de la tête une huppe composée de plumes très-fines, qui forment une sorte de couronne ; il a environ 3 piés 8 pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’au bout des doigts, & 5 piés & demi d’envergure ; le cou a 15 pouces de longueur, celle de la queue n’est que de cinq ; il y a 3 pouces de distance depuis la pointe du bec jusqu’à l’œil. Les plumes du corps sont d’un gris fort brun tirant sur le verd. Toutes les plumes des ailes ont une couleur blanche, excepté les grandes plumes extérieures, dont les unes sont roussâtres & les autres d’un gris brun. Le cou est couvert de plumes très-longues, fort étroites, très-pointues, & si effilées qu’elles ressemblent à des crins, comme dans la demoiselle de Numidie, les plus longues ont jusqu’à 7 pouces. Le dessus de la tête est garni de plumes très-noires, très-fines, très-courtes & très-serrées, qui ressemblent parfaitement à du velours noir. Cette couleur noire s’étend derriere les joues jusques sous le cou, les côtés de la tête sont dégarnis de plumes, & couverts seulement d’une peau blanche légerement teinte de rouge. Les brins ou les petites plumes qui forment la couronne, sont applatis & contournés en forme de vis, les brins ont chacun une houppe de petits filets noirs à leur extrémité, & sont garnis dans toute leur longueur & sur les côtés, d’autres filets qui sont blancs à la racine, & noirs par le bout ; les plus longs brins ont jusqu’à trois pouces & demi de longueur. L’oiseau royal a, comme la poule, au-dessous de la gorge deux peaux d’une belle couleur rouge, qui semblent former une espece de sac ; la surface de ces peaux est inégale, on y distingue en quelques endroits de petits grains. Le bec est d’un gris brun & fort pointu, il a 2 piés de longueur. L’iris des yeux est blanche. Les jambes sont dégarnies de plumes presque jusqu’au ventre, la partie supérieure est couverte d’écailles héxagones, & l’inférieure d’écailles en table ; celles des doigts ont la même forme que ces dernieres. Il n’y a que trois doigts qui portent sur la terre, celui de derriere est élevé au-dessus des autres comme un ergot. Les ongles sont courts & pointus. Cet oiseau a vécu quelque tems à la ménagerie de Versailles, il avoit été apporté des grandes Indes. Mémoire pour servir à l’hist. nat. des animaux, par M. Perrault, tome III. part. III. p. 201 & suiv. Voyez Oiseau. (I)

Oiseau du Tropique, voyez Paille-en-cul.

Oiseau, (Fauconnerie.) la Fauconnerie a son langage particulier pour les oiseaux, dont nous allons indiquer les principaux termes.

On appelle en Fauconnerie oiseaux de proie, ou absolument, oiseaux, les gros oiseaux qui vivent de grip, de rapt & de rapine, qu’on dresse & qu’on apprivoise.

Oiseaux niais, ceux qui sont pris au nid.

Oiseau branchier, celui qui n’a encore que la force de voler de branche en branche.

Oiseau sor, celui qui n’a point encore mué. Il ne se dit que des oiseaux de passage, & non du niais & du branchier.

Oiseau hagard, celui qui a été à soi, qui est plus farouche.

Oiseau de bonne ou de mauvaise affaire, celui qui est docile ou farouche.

On appelle parement de l’oiseau la maille qui lui couvre le devant du col ; manteau d’oiseau, le plumage des épaules, du dos & du dessus des aîles ; serres d’oiseau, ce sont leurs griffes ; mains d’oiseau, sont leurs piés ; la couronne de l’oiseau, c’est le duvet qui couronne, qui joint le bec à la tête ; train de l’oiseau, son derriere ou son vol, &c.

On nomme oiseau de poing, celui qui étant réclamé, fond sur le poing sans entremise de leurre, comme l’autour, l’épervier.

Oiseau de leurre, celui qui fond sur le leurre, quand on le lui jette, & de-là sur le poing. On en compte ordinairement dix, le grand faucon, le gerfaut, le sacre, le lanier, l’aigle, le fagarot, l’émérillon, le hobereau, le faucon bâtard & le sacre bâtard.

Oiseau de montée est celui qui s’éleve fort haut, comme le milan, le héron, &c.

Il y a des oiseaux pour la haute & pour la basse volerie, comme oiseau pillard, celui qui pille & qui détrousse un autre ; oiseau chariard, qui dérobe sa perdrix ; oiseau bas & tenu par le bec, c’est-à-dire en faim.

L’oiseau bâtard est un faucon né d’un tiercelet de faucon & du lanier, ou un sacre né du sacre & du lanier.

On appelle oiseaux vilains, poltrons & trépiers, ceux qui ne suivent le gibier que pour la cuisine, qu’on ne peut affairer ni dresser, comme les milans & les corbeaux qui ne combattent que les poulets, lesquels n’ont ni vol ni défense.

Oiseau dépiteux, qui ne veut pas revenir quand il a perdu sa proie.

Oiseau attrempé, celui qui n’est ni gras, ni maigre.

Oiseau âpre à la proie, est celui qui est bien armé de bec & d’ongles ; oiseau fort à délivre, qui n’a point de corsage, qui est presque sans chair, comme le héron.

On nomme oiseau alongé, celui dont les pennes sont bien entieres, qui ont toute la longueur qu’elles doivent avoir ; oiseau trop en corps, celui qui est trop gras.

Les oiseaux de leurres doivent avoir les mahutes hautes, les reins larges, bien croisés, bas assis, court jointés, les mains longues.

On dit aussi, un oiseau de bonne aire, un oiseau de grand travail & de bon guet, un oiseau de bonne compagnie, un oiseau pantois ou asthme, un oiseau égalé, quinteux, écartable, rebuté, un oiseau d’échappe, un oiseau bon chaperonier. On dit encore apoltronir un oiseau, l’abécher, l’abattre, l’abaisser, l’entraver, l’estimer, &c. mais il ne s’agit pas ici d’expliquer tous ces termes. (D. J.)

Oiseau de poing, (Fauconnerie.) c’est un oiseau de proie qui, étant reclamé, revient sur le poing du fauconnier sans leurre. (D. J.)

Oiseau monstrueux, (Hist. nat.) c’est le nom sous lequel Ximenès, naturaliste espagnol, désigne un oiseau de la nouvelle Espagne ; il est, selon lui, de la grosseur du plus gros coq-d’inde, dont il a la forme. Ses plumes sont blanches & tachées de noir. Il a le bec d’un épervier, mais plus aigu ; il vit de poisson, & va aussi sur terre. Ce qu’il y a de plus singulier, & qui paroît rendre le récit de Ximenès fabuleux, c’est qu’il a le pié gauche d’une oie ; il lui